Art et gastronomie autour de Banyuls-sur-Mer

Une visite s’impose à Terres des Templiers !
 
Le Vignoble de Banyuls ne date pas d’hier, il remonte même à l’Antiquité. Les Phéniciens dès le VIe siècle av. J-C s’installent dans la région et y implantent la vigne. Les Grecs et les Romains prennent la relève en travaillant les cépages et affinant l’élaboration des vins.


Mais c’est au XIIIe siècle, à l’arrivée des Templiers avec leurs savoir-faire que le grand vin de Banyuls conquiert vraiment ses lettres de noblesse. Murettes, mutage, "peus de gall" (des canaux en pierre sèche permettant d'évacuer l'eau des orages), élevage en plein air sous la morsure du soleil et du vent pour mieux en forger le caractère aromatique unique.

Le Banyuls atteint alors le meilleur de lui-même et s’apprécie sur les grandes tables d’Europe. En 1936 il gagne son AOP l’un des premiers en France. Qualifié de “vin doux naturel“ le Banyuls se décline en ambré, blanc, rosé ou traditionnel. On en apprécie les notes épicées en entrée avec un melon et du jambon ibérique, avec un roquefort à l’heure du fromage et surtout pour accompagner un dessert au chocolat ou un gâteau…

Les caves de Terres des Templiers méritent à elles seules la visite. Elles regroupent 750 vignerons  qui appliquent les principes de la viticulture raisonnée sur 1250 hectares de vignes, ce qui représente l’équivalent de 75% de la production du Cru. Sous la hauteur de ses  voûtes et l’alignement des foudres de bois centenaires, on découvre les secrets de l’élaboration de ce grand vin de Banyuls et Collioure et la dégustation finale qui permet d’en évaluer les saveurs subtiles, résultat du travail des vignerons et du maître de chai.

Est-ce la lumière intense de cette côte Vermeille où le massif des Albères vient mourir à deux pas de la frontière espagnole sur une mer transparente et bleutée, dans la légèreté de l’air qui rappelle les beautés de l’Antiquité ? Maillol n’oubliera jamais la ville où il a vu le jour.

Entre mer et montagne, au milieu des vignes, des figuiers et des oliviers il passe son enfance et son adolescence avant de s’inscrire à vingt aux Beaux-Arts à Paris et rejoindre le groupe des nabis, Bonnard, Vuillard et Maurice Denis.

Il faudra attendre la quarantaine pour que le public reconnaisse son œuvre. A l’occasion du Salon d’Automne de 1905, alors qu’il expose son plâtre, la Méditerranée, une figure sensuelle et épurée à l’image des nus féminins qui feront désormais son inspiration et son succès.

Banyuls-sur-Mer garde l’empreinte précieuse de ce grand sculpteur qui revient régulièrement sur place et passe ses dernières années jusqu’à sa mort en 1944. Si bien qu’une balade à sa suite est l’un des plus beaux attraits de la ville.

Bouleversé par la première guerre mondiale Maillol réalise gratuitement quatre monuments aux morts dans son département. A Céret, Port-Vendres, Elne et Banyuls-sur-Mer. Pour cette dernière il s’agit d’une sculpture en pierre en trois parties face à la mer. Elle sera par la suite remplacée par sa copie en en bronze pour mieux résister aux intempéries.

Sur le port, plus serein, un nu féminin est tourné vers la Méditerranée, sa constante inspiratrice. Un peu à l’écart, à 4 km du centre-ville, son tombeau est placé devant la maison-atelier de la Métairie avec dessus, un bronze de la Méditerranée.

Cette ferme isolée dans la vallée de la Roume a été transformée en musée sous l’impulsion de sa dernière muse et modèle, Dina Vierny. On y voit des bronzes, des terres cuites féminines en grands formats, des statuettes, des dessins, des peintures et des céramiques ainsi que la salle-à-manger de son atelier à Marly-le-Roi.

L’essentiel de son œuvre étant à Paris, au musée Maillol, rue de Grenelle, et dans le jardin des Tuileries où sont exposées depuis 1964, et comme l’a voulu André Malraux 19, de ses sculptures.