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1925, quand l'Art Déco séduit le monde par Cite-architecture
Au début des années 20, la paix retrouvée, l’intense appétit de vivre et d’oublier les années terribles se trouve renforcé par une prospérité économique galopante. L’aviation et l’automobile prennent leur envol, facilitant les moyens de communication. Il faut être “moderne“, avancer à toute allure ! Par ailleurs, la reconstruction bat son plein. Une urgence après les ravages dans les villes et les villages du nord et de l’est du pays. Les architectes, maîtres d’œuvre des nouveaux équipements, bâtiments publics et habitations, travaillent en étroite collaboration avec les différents métiers d’art : maîtres verriers, ferronniers, fresquistes, sculpteurs, peintres et décorateurs… Jamais sans doute l’esprit d’équipe n’a été aussi fécond pour concevoir et réaliser une nouvelle esthétique répondant à ces besoins.
Si l’Art nouveau a imprégné de ses ravissantes courbes et motifs floraux entrelacés la Belle époque, il s’agit désormais d’un temps révolu. Un art misant désormais sur l’élégance des formes et la simplification des lignes lui succède. On l’appellera Art déco bien plus tard, en 1960, en constatant la cohérence de l’ensemble de ses expressions. Les fleurs sont stylisées et même géométrisées. Les roses deviennent spirales, les lotus triangles… Une épure qui n’exclut pas pour autant la richesse des matériaux, surtout quand il s’agit de commandes de luxe. Et elles sont nombreuses ! Comme celles pour les paquebots, ces ambassadeurs français de l’Art déco à l’étranger.
Le Normandie en particulier va éblouir le monde par la richesse de ses aménagements : sa salle à manger aux lampadaires géants de
Lalique est plus grande que la Galerie des glaces de Versailles, son bar fumoir est orné de panneaux en laque doré…
Le long des différentes salles de la Cité de l’Architecture & du Patrimoine, les réalisations des architectes pour la grande exposition de 1925 reçoivent un accueil immédiat. Les propositions des pavillons consacrés aux
Grands magasins du Bon Marché, du
Printemps, du
Louvre, des
Galeries Lafayette témoignent de cette esthétique simplifiée à travers des créations interdisciplinaires : décoration, mobilier, verrerie, œuvres d’art....
Elle s’exprime aussi dans le projet de la
Manufacture de Sèvres et inspire les devantures de boutiques, de magasins, de cinémas, de piscines dont les bandeaux lumineux attirent les passants.
Sans parler des casinos, des dancings, des salles de spectacle. Un peu partout en France le succès est assuré.
L’exposition de 1925 attire un public international et son influence ne tarde pas à se faire sentir à l’étranger. A Rio,
Paul Landowski à l’honneur de dessiner l’emblématique Christ stylisé qui domine la baie.
Joseph Gire y construit le premier gratte-ciel. Autre réalisation majeure, celle des portes somptueuses du
Rockefeller Center à New York sur le 5è Avenue ! A Shanghai l’époque est prospère et plus de soixante réalisations de style Art déco sont commandées à l’agence de
Paul Veysseyre et
Alexandre Léonard. L’exposition montre également des réalisations majeures à Tokyo, dans l’Indochine de l’époque, à Belgrade le
“petit Paris“ d’alors, en Tunisie et Algérie…
La mode, elle aussi, accompagne ces tendances nouvelles.Durant les longues années de l’effort de guerre les femmes ont gagné en liberté. Elles se sont débrouillées seules pour remplacer leur mari dans la direction d’entreprise, sont devenues ouvrières, infirmières… et entament maintenant des études supérieures.
Elles s’aventurent aussi dans les domaines traditionnellement réservés aux hommes telle le peintre
Tamara de Lempicka toujours très appréciée aujourd’hui, ou
Hélène Boucher l’aviatrice,
Suzanne Lenglen la première star internationale du tennis.Les femmes sont sur tous les fronts : science, sport, peinture et sculpture. Beaucoup se coupent les cheveux et lancent la mode à la
“garçonne“. Paris devient une fête perpétuelle célébrée par
Hemingway ou
Fitzgerald version Gatsby et les Années folles battent leur plein dans un délire de soirées mondaines orchestrées, entre autres, par le grand couturier
Paul Poiret ! Lui et
Jean Patou, qui aussi parfumeur, habillent les privilégiées en libérant leur silhouette du carcan des corsets, leur préférant des lignes souples et fluides. Une nouvelle ère commence !
Plus d'infos
Exposition 1925, Quand l’Art Déco séduit le monde Jusqu’au 3 mars 2014
Palais de Chaillot, Paris Ateliers pour les enfants : “Art déco - Grandir en 1925“ propose, dans le parcours de l’exposition, un espace destiné aux familles et au jeune public avec des livres et des jeux inspirés par cette époque : géométrie, équilibre, composition, rythme, couleur et ordre. Des ateliers et des stages sont organisés pendant les vacances scolaires.
Entrée : 9 euros, tarif réduit : 6 euros Informations : www.citechaillot.fr
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