Luberon : Le rêve d’un enchanteur
De vignes en oliviers et de figuiers en champs de lavande, un paysage provençal par excellence @Richard Bayon
Et si son plus beau spectacle, c’était celui-là ! Celui de ce lumineux Luberon qu’il a sublimé en mariant ce tableau grandeur nature à ce que l’homme appelle l’art contemporain. Il y a là plus de beauté que l’on est capable d’en assimiler. Les vieilles pierres, les vignes, les oliviers, les abricotiers, les champs de lavande, les cyprès et le Platane, un arbre qui, quatre fois centenaire, mérite une majuscule tant il est l’épicentre d’un domaine qu’Olivier Massart définit comme « une œuvre d’art à part entière ». Metteur en scène d’événementiels planétaires, cet enfant du pays a grandi là avant de devenir propriétaire, à Saint-Saturnin-lès-Apt, de ces 32 hectares de Provence, devenus l’un de ses plus enchanteurs sites hôteliers, composé de maisons indépendantes. Chacune est un univers, minutieusement pensé, où l’architecture dialogue avec l’art contemporain, où les matériaux bruts côtoient des œuvres rares. Rassemblant des pièces d’artistes majeurs, elles sont issues de la riche collection de Massart l’enchanteur. Un faiseur de rêves… qui deviennent réalité !
Olivier Massart : Donner vie à ses rêves
Massart l’enchanteur ! De ses rêves, cet hédoniste éclairé a fait son métier… en leur donnant vie !
Concepteur de spectacles aux horizons illimités de l’imaginaire, cet orfèvre de l’émotion a de longue date fait ses preuves. De son premier défilé expérimental pour Paco Rabanne à celui d’Yves Saint-Laurent en prélude de la finale du Mondial 98 au Stade de France, et du show du centenaire de la Tour Eiffel, autour de 7000 artistes, à celui du Trocadéro où il réunit 1000 mannequins, combien de féeries inouïes inventées par Olivier Massart et son équipe de La Mode en Images.
A tel rêveur rien d’impossible, jusqu’à faire décoller de la Grande Muraille un ballon dirigeable en forme de bouchon de champagne. Dans une narration théâtrale que l’éphémère exalte dans des lieux mythiques, le metteur en scène, après avoir illuminé les podiums du monde entier, a donc sublimé sa Provence natale en donnant vie, avec son épouse Patrizia, elle aussi passionnée d’art et de design, à un projet nourri depuis des lustres : faire de ce domaine familial un lieu où l’esthétique rencontre la nature et le bien-être, où chaque instant devient une œuvre d’art.
A tel rêveur rien d’impossible, jusqu’à faire décoller de la Grande Muraille un ballon dirigeable en forme de bouchon de champagne. Dans une narration théâtrale que l’éphémère exalte dans des lieux mythiques, le metteur en scène, après avoir illuminé les podiums du monde entier, a donc sublimé sa Provence natale en donnant vie, avec son épouse Patrizia, elle aussi passionnée d’art et de design, à un projet nourri depuis des lustres : faire de ce domaine familial un lieu où l’esthétique rencontre la nature et le bien-être, où chaque instant devient une œuvre d’art.
Un paysage culturel
Encore un défi réussi… et le plus durable de sa carrière, tant on est là dans ce que l’UNESCO appellerait « un paysage culturel », puisque la Provence s’y décline dans son essence. « Reconnaissez qu’on en prend plein les mirettes. Des lignes d’horizon et des couleurs, on est là dans un tableau. Quand on vient chez nous au mois d’août, chaque promenade est une expérience sensorielle : il faut alors cueillir un fruit mûr au détour d’un sentier, respirer les effluves d’herbes aromatiques et de la lavande qu’on récolte », résume Nathalie Pirot, la directrice de l’hôtel, faisant ainsi écho à la sensibilité d’Olivier Massart : « J’admire la façon dont le soleil tombe sur les vignes et collines d’une lueur dorée, avant de me rendre au Bassin des Sculptures pour admirer les jeux de lumière sur les œuvres d’art disséminées çà et là et qui se fondent parfaitement dans ce paysage provençal ».
Mention « très bain » pour une piscine qui s’étire aussi doucement que le temps @Richard Bayon
Comment, en effet, ne pas s’imprégner là des odeurs et couleurs éclatantes qui inspirent l’art. Un lieu d’apaisement favorable aux résidences artistiques et rencontres entre créateurs : ici l’art n’est pas figé tant il évolue et se nourrit du paysage, de la lumière et des inspirations infinies du domaine. Lequel se fait aussi gourmand, le chef italien, Vincenzo Régine, jouant du fourneau en mode provenço -italo-méditerranéen. Si, le midi, sous l’immense parasol qu’est le platane, l’appétit s’ancre en version pizza-pasta-risotto, le soir place à son répertoire gastro autour de la panoramique fresque Castelbajac.
Pleine de textures et de saveurs, sa cuisine se révèle aussi tout en couleurs, hormis son plat signature, ce singulier « souvenir du volcan » étant un noir hommage à l’Etna, qu’Olivier Massart a gravi, comme l'évocation d’un voyage artistique et émotionnel, où la mémoire, la terre et le feu s’unissent : « Je façonne à la main un volcan en croûte de sel noir, enrichie de charbon végétal pour obtenir une teinte sombre et minérale. Le cratère est creusé et rempli d’herbes sèches de la garrigue du domaine. Le filet de poisson est saisi brièvement à la poêle, puis mariné dans une encre de seiche et fini au barbecue au-dessus d’un lit de charbons ardents qui rappelle la cuisson naturelle des éléments au contact du feu. Juste avant de servir, nous allumons en salle les herbes séchées dans le cratère du volcan. La combustion lente libère alors une fumée aromatique qui envahit l’assiette, recréant l’impression d’une éruption en miniature. Le poisson, fumé et délicatement posé au sommet du volcan, semble surgir de cette brume magique. Je l’accompagne d’une onctueuse purée de fenouil au charbon et de fenouils caramélisés. Et en note finale j’ajoute une sauce “soupe de roche” à base de poivrons rouges confits qui rappelle la lave incandescente de l’Etna. »
Pleine de textures et de saveurs, sa cuisine se révèle aussi tout en couleurs, hormis son plat signature, ce singulier « souvenir du volcan » étant un noir hommage à l’Etna, qu’Olivier Massart a gravi, comme l'évocation d’un voyage artistique et émotionnel, où la mémoire, la terre et le feu s’unissent : « Je façonne à la main un volcan en croûte de sel noir, enrichie de charbon végétal pour obtenir une teinte sombre et minérale. Le cratère est creusé et rempli d’herbes sèches de la garrigue du domaine. Le filet de poisson est saisi brièvement à la poêle, puis mariné dans une encre de seiche et fini au barbecue au-dessus d’un lit de charbons ardents qui rappelle la cuisson naturelle des éléments au contact du feu. Juste avant de servir, nous allumons en salle les herbes séchées dans le cratère du volcan. La combustion lente libère alors une fumée aromatique qui envahit l’assiette, recréant l’impression d’une éruption en miniature. Le poisson, fumé et délicatement posé au sommet du volcan, semble surgir de cette brume magique. Je l’accompagne d’une onctueuse purée de fenouil au charbon et de fenouils caramélisés. Et en note finale j’ajoute une sauce “soupe de roche” à base de poivrons rouges confits qui rappelle la lave incandescente de l’Etna. »
Aux Andéols, l’été, on voit la vie en rosé, les vignes du domaine offrant un vin gouleyant à merveille
Aux Andéols, l’été, on voit la vie en rosé, les vignes du domaine offrant un vin gouleyant à merveille @Richard Bayon
Plus qu’un plat, une impression. On aura compris qu’aux Andéols, tout relève du tableau. Et alentour aussi, tel le gros bourg de Saint-Saturnin-les-Apt. Adossées au rocher, ses ruelles aux demeures ouvragées se découvrent dans une atmosphère apaisante et une lumière incomparable. On est bien là dans une Provence onirique où l’on peut se remettre en mémoire le pertinent constat du moine saint Jean Climaque : « Pourquoi demander au ciel les bienfaits qu'on n'a pas encore goûtés à ceux sur terre. »
Richard Bayon
Pour aller plus loin
Domaine des Andéols
84490 Saint-Saturnin-lès-Apt
https://www.andeols.com