Capitale de l’Aube, la magnifique ville de Troyes s’enorgueillit d’un centre-ville en forme de… bouchon de champagne !
Champagne ! S’il est un mot universel, c’est bien celui-là. Le plus usité de la langue française, le plus emblématique aussi de l’art de vivre, tant le champagne est plus qu’un vin de moustille qui émoustille. C’est un symbole. De fête, d’émotion, d’exceptionnel. Il balise l’important, sacralise le moment, échappe au quotidien : peu importe (ou presque !) la qualité du flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse… de l’étiquette !
Quelque 320 millions de bouteilles font ainsi pétiller la planète chaque année. La France ne s’en grise que de la moitié, le Royaume-Uni l’emportant à l’export haut le gosier. Pesant près de 6 milliards d’euros, le marché des bulles champenoises fait plus que jamais fructifier son centenaire prestige, qu’a couronné, il y a tout juste dix ans, l’inscription au Patrimoine mondial des « coteaux, maisons et caves de champagne ». Un sacre du roi des vins qui, au-delà du breuvage, modèle des vins effervescents et symbole de la célébration, couronne ce « paysage culturel » constellé de 320 villes et villages.
Quelque 320 millions de bouteilles font ainsi pétiller la planète chaque année. La France ne s’en grise que de la moitié, le Royaume-Uni l’emportant à l’export haut le gosier. Pesant près de 6 milliards d’euros, le marché des bulles champenoises fait plus que jamais fructifier son centenaire prestige, qu’a couronné, il y a tout juste dix ans, l’inscription au Patrimoine mondial des « coteaux, maisons et caves de champagne ». Un sacre du roi des vins qui, au-delà du breuvage, modèle des vins effervescents et symbole de la célébration, couronne ce « paysage culturel » constellé de 320 villes et villages.
Une rébellion historique
Avec 8000 hectares de vignes et 63 villages dans l’aire de production champagne, le département de l’Aube offre 220 km de Route Touristique du Champagne
Cultivé par plus de 16 000 vignerons, ce vignoble de quelque 280 000 parcelles (d’une superficie moyenne de… 12 ares) pèse autour d’un million d’euro l’hectare et de 8 à 10€ le kilo de raisin, la production étant commercialisée plus ou moins à parité par, d’une part les « maisons de champagne », d’autre part les récoltants et coopératives.
Si le département de la Marne représente 66% du vignoble, on oublie que celui de l’Aube représente tout de même 23%… et qu’il est essentiel dans l’encépagement, puisque fief du pinot noir. Lequel, associé (en moyenne) à 38% au meunier (31%) et au chardonnay (30%), s’inscrit dans la trame d’une cuvée classique.
Car si ce département fait partie des leaders français de la production de céréales, betteraves, choux à choucroute et pommes de terre, il est aussi le deuxième producteur de champagne, la tradition viticole remontant là au XIe siècle, quand les moines cisterciens de Clairvaux, guidés par saint Bernard, plantèrent des vignes dans la Côte des Bar et bâtirent des celliers encore debout aujourd’hui.
L’Aube du champagne revient tout de même de loin, puisqu’il aura fallu attendre 1927 pour qu’elle soit entièrement légitimée dans la zone d’appellation, à l’issue d’une rébellion historique contre l’hégémonie d’une Marne qui se l’est toujours, jouée plus noble.
Si le département de la Marne représente 66% du vignoble, on oublie que celui de l’Aube représente tout de même 23%… et qu’il est essentiel dans l’encépagement, puisque fief du pinot noir. Lequel, associé (en moyenne) à 38% au meunier (31%) et au chardonnay (30%), s’inscrit dans la trame d’une cuvée classique.
Car si ce département fait partie des leaders français de la production de céréales, betteraves, choux à choucroute et pommes de terre, il est aussi le deuxième producteur de champagne, la tradition viticole remontant là au XIe siècle, quand les moines cisterciens de Clairvaux, guidés par saint Bernard, plantèrent des vignes dans la Côte des Bar et bâtirent des celliers encore debout aujourd’hui.
L’Aube du champagne revient tout de même de loin, puisqu’il aura fallu attendre 1927 pour qu’elle soit entièrement légitimée dans la zone d’appellation, à l’issue d’une rébellion historique contre l’hégémonie d’une Marne qui se l’est toujours, jouée plus noble.
« Champenois nous sommes »
Pour la plupart dits « de vignerons », les champagnes aubois glorifient essentiellement le pinot noir, qui couvre 85% du vignoble, essentiellement situé sur la Côte des Bar (-sur-Aube et -sur-Seine)
Initiée en 1908, quand les vignerons aubois se virent exclus de la délimitation officielle. La mobilisation fut telle qu’en 1911 manifestations, démission massive de maires et paralysie administrative aboutirent à une appellation particulière : « champagne de deuxième zone ». Laquelle récompense, bien peu pétillante, ne mit pas fin à la revendication : « Champagne nous fûmes, Champenois nous sommes, Champenois nous resterons ». La « guerre de 20 ans » ne prit fin qu’en 1927 avec la pleine reconnaissance de l’Aube comme productrice de champagne.
Une officialisation qui, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, alors que le monde entier a soif de bulles, amena l’essor des caves coopératives et des récoltants-manipulants, encore bien plus nombreux que dans la Marne des maisons de négoce, toujours friandes des raisins aubois pour équilibrer leurs assemblages.
Une officialisation qui, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, alors que le monde entier a soif de bulles, amena l’essor des caves coopératives et des récoltants-manipulants, encore bien plus nombreux que dans la Marne des maisons de négoce, toujours friandes des raisins aubois pour équilibrer leurs assemblages.
La « tournée des Bar »
Pour la plupart dits « de vignerons », les champagnes aubois glorifient essentiellement le pinot noir, qui couvre 85% du vignoble, essentiellement situé sur la Côte des Bar (-sur-Aube et -sur-Seine)
Avec près de 8 000 hectares de vignes en production, soit quasi le quart de la surface totale de l’appellation, l’Aube s’enorgueillit aujourd’hui de vignobles célèbres : Montgueux, pour son chardonnay aux accents exotiques ; Villenauxe-la-Grande pour ses cépages rares (arbane, petit meslier, pinot blanc et pinot gris) ; Les Riceys et la Côte des Bar, là où le pinot noir est roi, apportant structure, intensité et profondeur au champagne. Ce terroir, au climat plus clément que dans la Marne, donne ainsi naissance à des vins aux arômes complexes.
Des vertus qui s’ajoutent à celle des paysages, d’une véritable beauté par leur coteaux pentus, certaines pentes de cette Côte des Bar (du celte « bar » qui signifiait sommet) dépassant les 35% de déclivité. La « tournée des Bar » invite ainsi à musarder joliment de Bar-sur-Aube à Bar-sur-Seine en traversant de charmants bourgs, tels ceux de Mussy – au grand passé médiéval – Essoyes – où Auguste Renoir vécut près de trente ans – et surtout Les Riceys, pittoresque village aux trois clochers.
Limitrophe de la Bourgogne, il est non seulement le plus viticole de toute la Champagne, avec 866 hectares de vignes, mais aussi le seul en Champagne à s’enorgueillir de trois AOC : champagne, coteaux champenois et rosé des Riceys. Un rosé confidentiel, puisque vinifié par une vingtaine de vignerons et les bonnes années seulement. Joyau du cépage pinot noir, issu d’une macération semi carbonique, ce rosé d’exception tient du friand bouquet de fruits rouges.
Abris de vignerons datant pour les plus anciens de la Renaissance, les cadoles sont aujourd’hui sauvegardées par une association très active
De la richesse du vignoble à celle du patrimoine ! La seule commune des Riceys revendiquant ainsi deux châteaux, trois églises, six chapelles, sept lavoirs, un pigeonnier, une halle majestueuse et pas moins de vingt-huit cadoles, ces cabanes de vigne de forme arrondie, bâties sans liant ni charpente avec des pierres sèches trouvées sur place, étant l’une des composantes majeures de ce vignoble propice aux plus charmantes randonnées.
On aura compris que cette Champagne méridionale, injustement méconnue, a du répondant et qu’à la veille des 100 ans de sa pleine intégration dans l’aire d’appellation officielle, les vignerons aubois n’ont plus aucune raison d’être aux abois.
On aura compris que cette Champagne méridionale, injustement méconnue, a du répondant et qu’à la veille des 100 ans de sa pleine intégration dans l’aire d’appellation officielle, les vignerons aubois n’ont plus aucune raison d’être aux abois.
Pour en savoir plus
Les 26 et 27 juillet derniers, la commune des Riceys a célébré en présence d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de François Baroin, maire de Troyes… et de Miss Aube les 30 ans de sa Route du Champagne en Fête
. www.tourisme-cotedesbar.com
. Office de tourisme de Bar-sur-Aube
03 25 27 24 25
. Office de tourisme de Bar-sur-Seine
02 25 29 94 43