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Solidaires avec le Bengale et Calcutta en grande détresse

Victimes croissantes de la Covid 19 et du peu de moyens pour s’en prémunir les Bengalis viennent d’être frappés par un cyclone qui a balayé la région où tentent de survivre des milliers de sans-abris. Meghdutam Foundation, l’association de Jaydeep Mukerjee, lance un appel aux dons pour soutenir son action en faveur des habitants déjà affaiblis par une précarité endémique. Voici son témoignage (traduit) sur la situation actuelle.

Par Catherine Gary



Dans les villages où le cyclone est passé les gens font la queue pour l'aide alimentaire @ Association Meghdutam Foundation

Apports de nourritures dans un quartier de Calcutta @ Association Meghdutam Foundation
La pandémie croissante a des effets sociaux-économiques désastreux

 « Avec les mesures de confinement imposées depuis le 25 mars dernier, l’Inde affronte un combat terrible pour sa survie.

Tandis que l’Occident semble voir la vague de l’épidémie diminuer, la courbe de la faim et de la misère est en train de croitre dans le pays, cette dernière ayant explosé comme un coup de tonnerre. Meghdutam Fundation, notre association non-gouvernementale, à but non lucratif, n’a pas voulu se dérober à ses responsabilités humanitaires face à une crise de cette ampleur. Depuis la première semaine d’avril nous avons ciblé les quartiers marginalisés de Calcutta et du Bengale rural proche où le confinement a épuisé tous les moyens d’action et les ressources.

Il était urgent d’apporter les éléments essentiels pour assurer la survie d’une population qui n’avait plus de quoi s’alimenter.

Riz étuvé, lentilles, graines de soja, pommes de terre, biscuits, huile, nourriture pour bébés, et tous les éléments vitaux. Nous avons commencé par le quartier des potiers de Kumartuli à Calcutta en aidant aussi les adultes pour que les enfants ne soient pas privés d’enseignement et en favorisant l’accès à des classes virtuelles. Nous sommes ensuite allés aider l’orphelinat Antordoy de Digha où les enfants sont restés sans manger plusieurs jours. Nous sommes venus en aide à une institution pour enfants souffrant de paralysie cérébrale dans un autre quartier de Calcutta ainsi que dans les bidonvilles du village de Mathurapur où les gens vivent dans une extrême pauvreté. »
     

Près du delta du Gange les gens ont perdu leurs humbles abris et doivent aussi se protéger de la pandémie dont le nombre de victimes est croissant. @ Association Meghdutam Foundation

Jaydeep Mukerjee apporte des bâches et des aliments secs dans la région de Sundarbans et le triste spectacle des maisons rasées par le cyclone. @ Association Meghdutam Foundation
Ajoutez à cela le cyclone du 20 mai qui a sévi dans les villages du delta du Gange


« Comme si cela ne suffisait à notre malheur une autre catastrophe s’est abattue sur la région. Calcutta et le sud Bengale ont été frappés le 20 mai par un cyclone cataclysmique terrassant une population qui était déjà à genoux.


Alors qu’il aurait fallu rester enfermés pour se prémunir de la pandémie croissante, les gens n’avaient plus où s’abriter. Des villages ruraux ne restaient que des ruines. Les besoins urgents cette fois furent différents. Il fallait des bâches et des produits alimentaires secs. Riz soufflé, orge torréfié, gâteaux secs, nourriture pour bébés, eau potable, moustiquaires…

La région de Sundarbans,  une zone du delta où le débit croit le plus fort, a été la plus touchée. Il faut l’avoir vue pour se faire une idée de la situation ! Les gens n’ont absolument plus rien et les besoins sont colossaux. De plus les inondations d’eau salée ont rendu leurs champs impropres à la culture et à la nourriture du bétail pour au moins une année sinon plus.

"On essaie de reconstruire au plus vite avec les moyens du bord " @ @ Association Meghdutam Foundation
Nous luttons à la Fondation avec les moyens du bord ce qui nous a permis de venir en aide à plus de 8 000 sinistrés mais nos moyens sont limités. Nous continuerons néanmoins de toutes nos forces car il n’est pas humainement possible de laisser tant de familles avec enfants souffrir ».

 Jaydeep Mukerjee (Association Meghdutam Foundation  )

 

L'un des innombrables sanctuaires dédié à la déessse Durga.@ C.Gary

L'un des sanctuaires de Durga puje ( octobre 2019) @ C. Gary et Le quartier des artisans de Kumartuli désormais fermé @.C.Gary

Calcutta, le berceau de l’intelligentsia indienne
 
Cette ville grouillante et démesurée de14 millions d’habitants pâtit d’une image injuste depuis que Dominique Lapierre en a fait en 1985 le sujet de son livre à succès “La Cité de la Joie“ et que mère Teresa a attiré l’attention du monde sur les orphelins qu’elle recueillait.

Pourtant, la réalité est plus complexe qu’il n’y paraît. Cette mégapole est depuis longtemps le berceau de poètes et de philosophes tels Tagore, Ramakrishna, Sri Aurobindo, Vivekananda. Du grand cinéaste Satyajit Ray et de nombre d’écrivains contemporains comme Vikram Set ou Amitav Ghosh. Dans College street, les institutions académiques et autres centres d’activité intellectuelle se succèdent parmi les innombrables échoppes des libraires qui débordent de livres neufs ou d’occasion. Et chaque année en octobre, durant 8 jours les Bengalis célèbrent leur déesse emblématique Durga en dressant plus de 2000 sanctuaires dans tous les quartiers de la ville après des mois de préparation à Kumartuli, le quartier des artisans. Ils sont  eux aussi à la peine cette année. Cette fête attire les touristes du monde entier pour la grande beauté et la diversité de ces réalisations uniques et pour l’ambiance à la fois festive et spirituelle qui en émane. Un incontournable quand vous viendrez au Bengale !

Catherine Gary

Pour soutenir Meghdutam Foundation
 

Envoyer les dons à l’adresse ci-dessous avec vos coordonnées :

www.meghdutamfoundation.org



https://www.youtube.com/watch?v=Htz6yNkI8iI

 

 



22/06/2020
Catherine Gary




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