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Transat Bretagne Martinique : toujours plus à l’Ouest

Seule course transatlantique en solitaire et à armes égales sur des monocoques monotypes (Figaro Bénéteau 2), la Transat Bretagne Martinique, mettra les voiles le 17 mars pour la première fois depuis Brest à destination de Fort de France. Rencontre avec les skippers et l’unique femme de la course, la norvégienne Kristin Songe Moller.

Reportage David Raynal



1/Les quinze skippers de la Transat Bretagne-Martinique lors de la présentation à Paris en février 2 et 3 / Pour la première fois le départ de cette Transat sera donné depuis Brest. DR.Penduick
Créée en 2001 sous le nom de Trophée BPE, cette régate de haute voltige qui se court en solitaire  depuis 2005 et se déroule tous les deux ans, met aux prises sur un parcours d’environ 3500 milles des monocoques tous identiques de 10m10. Largement plébiscitée par les skippers de la mythique Solitaire du Figaro, la Transat Bretagne Martinique s’impose cette année comme l’épreuve d’ouverture du circuit Figaro Bénéteau et du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire. Dans ces conditions, autant dire que les marins sont déjà tous dans les starting-blocks et qu’ils affichent une volonté farouche de régater à couteaux tirés dès le départ de Brest. Une transatlantique longue, difficile et exigeante où chaque skipper doit à la fois pousser sa monture la préserver pour ne pas casser, se ménager pour rester lucide et concentré jusqu’à l’arrivée. Le terrain de jeu très ouvert va permettre aux figaristes de s’adonner à leur activité préférée : la stratégie, le routage étant interdit. Le plateau diablement relevé donne une dizaine de vainqueurs potentiels. Entre les vieux briscards du circuit à l'image de Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Armor Lux-Comptoir de La Mer), Thierry Chabagny (Gedimat), Fred Duthil (Sepalumic), Yann Elies (Groupe Queguiner-Leucémie Espoir) et les jeunes loups de mer qui en veulent, comme Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Fabien Delahaye (Macif) ou encore Antony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance), l’arrivée à Fort de France risque d’être mouvementée.

Le skipper Gildas Morvan et son inséparable et fidèle sponsor Cercle Vert. O.Courcoux
Un géant vert
 


«  J’entame cette année ma seizième saison avec Cercle Vert et ma motivation reste intacte. Nous avons remporté la victoire l’année dernière sur l’AG2R et mon sponsor semble toujours aussi satisfait des épreuves de ce circuit, avec une traversée de l’Atlantique,  la Solitaire du Figaro ou la Generali en Méditerranée. Je me souviens des bons souvenirs sur cette transat comme ma victoire en 2009 devant Erwan Tabarly. Nous étions arrivés tous les deux dans un mouchoir de poche et nous avions fini par tourner bords à bords autour de Marie Galante. Je me souviens aussi des choses moins bonnes. Il y a deux ans, j’avais cassé l’étai au niveau du cap Finisterre. Cela m’avait contraint à un arrêt forcé aux Açores. J’espère retrouver cette année la Martinique sous de meilleurs augures. D’autant plus, que nous partons de Brest, c'est-à-dire de chez moi ! Cela donne envie de faire un joli prologue dans le port du château une semaine avant le départ » renchérit tout sourire Gildas Morvan dont la taille est à la hauteur de son talent. 
 

A partir du 8 mars, les quinze marins et leurs bateaux seront les stars de Brest, ville de tous les records et des héros de la voile, avec comme point d'orgue le prologue AG2R LA MONDIALE du dimanche 10 mars, visible par le grand public depuis les quais du port du Château. « Nous travaillons depuis plusieurs années sur l'accueil d'une telle course. A Brest, il y a toutes les infrastructures nécessaires à terre avec le port du château, et la rade pour le prologue et le départ » a expliqué Jean-Claude Lardic, l’adjoint au maire de Brest.
 

Christin Songe Moller, l'unique femme de la Transat est Norvégienne. Crédit photo : David Raynal
Navigatrice norvégienne
 





Unique femme de la course et première participation d’un skipper norvégien dans l’histoire du circuit Figaro Bénéteau, Kristin Songe Moller, n’a à l’image de ses lointains ancêtres vikings pas froids à ses jolis yeux bleus. A 36 ans, la navigatrice a vécu son baptême du feu lors de la Solitaire du Figaro 2012.
Architecte de formation et artiste, cette ancienne planchiste qui a fait partie de l’équipe norvégienne olympique a acheté sur ses propres deniers il y a deux ans un Figaro Bénéteau 2 sur lequel elle s’entraine désormais sans relâche.
 « C’est la première fois que je traverse l’Atlantique et on peut dire que c’est ma soif d’aventure qui m’a poussée à prendre le départ. Auparavant, j’avais participé à plusieurs courses amateurs en Norvège en solitaire ou en double. Chez nous, même si nous possédons une variété infinie de côtes pour naviguer, la voile s’adresse plutôt aux classes aisées et il faudrait pouvoir démocratiser sa pratique
. Concernant mes concurrents qui sont tous des hommes, je n’ai jamais pensé qu’il y avait de différences à la voile entre une femme et un homme. Pour moi, il n’y a que des marins qui essayent de donner le meilleur d’eux mêmes » explique t-elle.

En cette saison les conditions de départ risquent d'être musclées. Crédit photo : D.R. Penduick
Les couleurs de la Martinique
 
Déjà présent il y a deux ans, Eric Baray sera à nouveau en lice pour défendre les couleurs de son île natale, la Martinique. A la barre de Vini Oue Sa, il aura à cœur d'améliorer la onzième place empochée en 2011 et affiche d’emblée des objectifs clairs : « Je souhaite montrer l’exemple, pour qu’il y ait plus de Martiniquais à participer à cette course dans les années à venir ». Bien préparé physiquement et psychologiquement, ce maître-voilier s'alignera en toute sérénité, prêt à faire la démonstration de son expérience et de sa motivation.
Deuxième en 2009, troisième en 2011, Erwan Tabarly (Armor Lux-Comptoir de La Mer) fait cette année encore clairement partie des favoris. « J’aime particulièrement les transats en Figaro. Ce sont des courses où je prends énormément de plaisir, parce que l’on se donne à fond et que stratégiquement, c’est toujours très intéressant. Cette année mon objectif est clairement la victoire. Maintenant, il va falloir bien naviguer pour y arriver car avec des bateaux tous identiques rien n’est gagné d’avance jusqu’à la dernière minute » explique Erwan Tabarly. Après une semaine de festivités, le départ sera donné le 17 mars à 13h. La course ayant lieu tôt dans la saison, il y des chances d'avoir des conditions musclées avec des dépressions dans le golfe de Gascogne et des alizés très soutenus. Rendez-vous si tout va pour les premiers entre le 4 et le 8 avril  dans la magnifique baie de Fort de France.
 

Trajet de la course Bretagne-Martinique 2/Affiche de la course
Plus d'infos



Début des festivités, le 8 mars 2013 sur les quais de la nouvelle marina du château où les bateaux sont amarrés avant le grand départ.    
 
Dimanche 10 mars : prologue AG2R La Mondiale
Dimanche 17 mars : Départ de la course à 13h00
Entre le 4 et 8 avril, arrivée prévisionnelle des premiers bateaux en Martinique.

Site de la Transat Bretagne Martinique
www.transat-bretagnemartinique.com
 
 

Le départ de la course sera donné dimanche 17 mars à 13h00 depuis Brest (photo archives Penduick)


11/03/2013
David Raynal




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