lindigo-mag.comhttps://www.lindigo-mag.com/2024-03-28T16:31:42+01:00Webzine Maker47.30145932.5206592A l'écoute du Monde...... Notes personnelles d'un voyage dans le nord du Viêt Nam2015-04-14T00:58:00+02:00https://www.lindigo-mag.com/A-l-ecoute-du-Monde-Notes-personnelles-d-un-voyage-dans-le-nord-du-Viet-Nam_a696.htmlhttps://www.lindigo-mag.com/photo/art/imagette/7668845-11868767.jpg2015-04-11T00:56:00+02:00Yves Rinauro
Ce que ce voyage suscite n’est pas de l’ordre du dépaysement. Il me fait remonter dans une opacité déposée lointainement dans des replis, à ce à quoi le mot Viêt Nam se réduisait.
Ce n’est pas l’exotisme de l’insolite qui retient le regard ici, mais la quasi certitude que ce pays aura été un des laboratoires du diable et que celui-ci, pour une fois, s’y est cassé les dents. Ce que je savais du Viêt Nam tenait à peu, un complexe embrouillé : quelque chose d’Un Barrage contre le Pacifique, plus que de L’Amant, (Marguerite Duras), qui raconte l’échec de cette prospérité coloniale, sa face occulte, une histoire longue et identifiée, le colonialisme rapace et incapable d’interpréter le monde en se décalant de ses présupposés, de sa certitude d’oeuvrer par et pour la raison - il y a bien sûr Yersin,.. mais il ne saurait racheter à lui tout seul les horreurs commises ici -, les soldats perdus de la République, rappelés par Hélène Erlingsen-Creste, l’invasion américaine et son cortège de souffrances, d’incendies au napalm. Images de rizières en feu, de villages massacrés, et la résistance aux bombardements massifs, l’espérance communiste qui culmine en occident avec les révoltes de la jeunesse, de 1967 aux années 1970, la fuite éperdue et honteuse de 1975.Puis la guerre sans les images, et les boat-people, la haine anticommuniste qui déferle, on le comprend, manifestée par les réfugiés rencontrés à Paris.
Et maintenant, après ces années de plomb, plus de six millions de touristes viennent chaque année comprendre sans doute un peu de leur propre histoire.
La transformation aura été ici majeure. La pensée Confucius est plus que jamais ancrée dans le quotidien.Mon guide Minh me disait récemment la relative incompréhension des citoyens de son pays à la notion même de droits de l’homme.
« Ici, tout est pensé à partir d’un lien familial élargi, qui peut aller à tout le village. Ce n’est pas de la fraternité, nécessairement exclusive, ni de la solidarité, qui s’est amoindrie en une idéologie dont nous avons vécu dans notre chair les limites, parce qu’elle était instrumentalisée. Ici, notre régime est celui de la communauté, à l’égard de laquelle nous avons déjà des devoirs. L’initiative individuelle n’est pas annihilée cependant. Mais si je réussis, je suis toujours redevable de mon succès à un groupe ».
Ce matin, la directrice de l’école m’expliquait qu’il n’y avait pas d’élèves décrocheurs dans l’école qu’elle dirige. Dès que la difficulté est identifiée, l’élève est pris en charge individuellement. Mais ces études ne seront pas longues, et il sera orienté vers une formation technique. Ce dernier point me fait réagir.
Heureuse période, alors ? Voire. J’imagine les failles, pas que dans les zones urbaines, et j’ai vu dans la plupart des villes des petits groupes d’adolescents ivres et errants, parlant fort et à la gestuelle, la démarche, empreintes de ce qui se marque sur le seuil de la révolte : attitudes hautaines, regards lourds de mépris sur les adultes, et pas nécessairement étrangers.
Dô Khiêm alias Do Kh dans le surprenantSaïgon samedi , EditionsRiveneuve, 2014, saisit une série d’instantanés le 11 janvier 1975, et montre comment l’ensauvagement s’empare des êtres dès que la montée de la crise est perceptible. Il montre surtout la capacité de violence de cette société dès lors que le sentiment communautaire lui échappe. Les romans de Duong Thu Huong disent eux l’envers de cette société et ses efforts pour résister à l’emprise d’une parole autoritaire qui travestit la réalité du vécu. La figure de Hô Chi Minh, dans Au Zénith Editions Sabine Wespieser, 2009, devient celle d’un mensonge d’État.Dans Sanctuaire du coeur (Sabine Wespieser, 2011), elle révèle l’état d’un pays dont les parents, qui ont mené les combats, n’ont pas su transmettre les idéaux pour lesquels ils s’étaient battus, et qui se sont dissous dans une sexualité sans autre fin que son assouvissement, l’appétence au pouvoir et à l’argent. Et Ho Anh Thai, lui aussi, avait dénoncé en son temps dans L’Île aux femmes auxEditions deL’Aube, 1997, la frustration, le déni. La baie de Hạ Long aux pains de sucre si spectraux y était décrite comme un point de non retour de la privation, jusqu’au dépouillement sordide.
Mais il y a aussi un Viêt Nam d’avant, qui n’existe presque plus : celles et ceux qui, partis depuis longtemps, sont balayés par l’urgence du retour.
Demeure néanmoins ce lien intense : « Dans cette remontée vers l’amont où presque rien de ce qui fut ne subsiste, ma famille est mon point de repère, le cordon qui m’attache à ce pays où je suis née. Elle est mon passé vivant, le trait d’union entre ce que j’étais et ce que je suis ».
Yves Rinauro
Pour mémoire liens du carnet de voyage au Viêt Nam du nord de Yves Rinauro.
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Karlstein un château et un golf à couper le souffle2013-12-20T09:43:00+01:00https://www.lindigo-mag.com/Karlstein-un-chateau-et-un-golf-a-couper-le-souffle_a513.htmlhttps://www.lindigo-mag.com/photo/art/imagette/6119124-9137914.jpg2013-12-08T23:45:00+01:00David Raynal
Le château fort de Karlštejn (Karlstein en français) occupe, parmi les nombreuses forteresses médiévales tchèques, une place particulière. Situé à une trentaine de kilomètres de Prague, il a été construit entre 1348 et 1357 par Charles VI, fort probablement sur les plans de l'architecte français Mathieu d’Arras. Il devait servir non seulement de résidence impériale où le souverain pouvait se reposer, chasser ou recevoir des visiteurs de marque, mais aussi de place-forte afin de préserver la collection de reliques précieuses de l'Empereur. C’est ainsi qu’il fit déposer les trésors royaux sous la voute dorée de lachapelle Sainte-Croix, encore aujourd’hui recouverte de lentilles de verre dans le but de donner l’illusion de la voute céleste. La chapelle de la Sainte-Croix faisait l’objet d’une telle considération que Charles VI lui-même y entrait pieds nus en signe d’humilité.
Au début des guerres hussites, l'empereur Venceslas Ier abrita à son tour les joyaux de la couronne tchèque au cœur de la forteresse.
Ces trésors inestimables qui étaient jusqu'alors préservés dans la cathédrale de Prague ne devaient en aucun cas tomber aux mains des insurgés hussites qui assiégèrent en vain le château de Karlstein en 1422. Les troubles dans le royaume de bohème ont commencé dès 1402, lorsque Jan Hus, le recteur de l’université de Prague prêcha un retour à la spiritualité et à la pauvreté pour l’église, dénonçant la hiérarchie religieuse. Considéré aujourd'hui par de nombreux protestants comme un précurseur, Jan Hus est tout d'abord excommunié puis déclaré coupable d’hérésie et finalement condamné en 1415 à être brûlé vif. Dès que la nouvelle fut connue, les chevaliers et les nobles de Bohême envoyèrent au concile de Constance une protestation formelle en faveur de la réforme de l’Église, condamnant fermement l’exécution de ce théologien réformateur. Son martyre déclencha une révolution religieuse, politique et sociale en Bohême qui aboutit à 18 ans de guerre et marqua profondément la fin du règne de son successeur Venceslas.
Un camée de saphir
Devant le danger de guerre civile, Venceslas, emporta à son tour les joyaux hors de Bohême pour les protéger. La couronne royale, dite de Saint Venceslas, ne revint qu'en 1436 quand il prit véritablement les rênes du pouvoir. Œuvre culminante des joailliers pragois, elle est faite en or pur et sertie de 20 perles et 96 pierres précieuses (rubis, émeraude, saphirs). Un camée de saphir qui représente la crucifixion du Christ fut incrusté au sommet de la croix en or. Le joyau de la couronne tchèque resta ensuite à Karlstein jusqu'en 1619 année où il rejoignit la chapelle de Saint-Venceslas au sein de la cathédrale Saint-Guy de Prague. La fin des guerres hussites marque aussi celle de la grande époque de Karlstein. Les rois de Bohême cessent, après Venceslas Ier, de visiter régulièrement leur puissant château fort. Seule une petite garnison le défend. Entre 1587 et 1597, une rénovation générale est entreprise après plus d'un siècle d'abandon. Beaucoup d'éléments architecturaux gothiques sont remplacés par d'autres de type Renaissance.
De 1877 à 1899, François-Joseph Ier ordonne une reconstruction historicisante sous la houlette de B. Schmidt et Joseph Mocker.
Les deux architectes se sont d’ailleurs ouvertement inspirés des travaux effectués par Napoléon III et Viollet-le-Duc à Pierrefonds en France, ou plus tard par Guillaume II au Haut-Kœnigsbourg en Alsace alors que la région était encore occupée par les Prussiens. Cette rénovation devait donner au château son allure actuelle. En fait, il ne s'agissait pas à proprement parler d'un retour à l'état antérieur et il probable que si Charles IV revenait aujourd’hui sur terre, il ne reconnaitrait pas sa fière demeure.
Ouvert au public depuis le 19e siècle, le château de Karlstein jouit de nos jours d’une situation exceptionnelle et constitue l’un des plus beaux symboles de l’architecture gothique et militaire de bohème.
Tous les ans, un cortège royal part de Prague pour rejoindre le plus connu des châteaux royaux tchèques. La reconstitution historique s’achève par un tournoi pour le titre de Chevalier de Bohème.
Un golf à la vue imprenable
En dehors de son riche passé historique, Karlstein séduit également les golfeurs pour son magnifique parcours de 27 trous qui possède en arrière-plan une vue imprenable sur la forteresse médiévale. Le paysage vallonné et boisé des environs, avec des rochers en calcaire, est un cadre idéal pour jouer au golf. Idéalement situé non loin de la capitale, le golf de Karlštejn bénéficie dans tout le pays d’un immense prestige. Pour preuve, il a accueilli en 1997 l’European PGA Tour. Contrairement à d’autres golfs de la région plus classiques, le golf de Karlstein se veut résolument plus moderne et spectaculaire. Son tracé finement étudié, avec des trous assez hauts est souligné par des fairways et des greens extrêmement bien entretenus et travaillés. C’est un terrain également très technique qui bénéficie de nombreuses pièces d’eaux. Les premiers trous restent de prime abord assez faciles à jouer tandis que les derniers se révèlent au fil de la partie de plus en plus complexes. Le golf de Karlstein est de l’avis de tous les joueurs qui l’ont pratiqué une expérience sportive et personnelle exceptionnelle. Sa vue caractéristique sur le château médiéval pour les neuf premiers trous marque à tout jamais les esprits de ses visiteurs ainsi que le site de son empreinte majestueuse.
En dépit de son appellation le golf qui ne possède pas de piscine ni d’hôtellerie de luxe n’est pas à proprement parler un resort. Il dispose néanmoins d’un restaurant avec une très belle vue panoramique sur le parcours et le château qui propose une cuisine de spécialités locales très agréable.
Le saviez-vous ?
La République tchèque soutient le golf avec le projet « 1 fee pour 2 golfeurs », auquel participe l’agence CzechTourism. Les bons permettent à deux joueurs de joueur pour le prix d’un « fee » sur quarante terrains. Il est possible de les utiliser d’ici la fin de l’année 2013. Plus d’informations : www.1fee2golfers.eu
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Balade historique et gourmande à Belcastel !2013-09-21T13:50:00+02:00https://www.lindigo-mag.com/Balade-historique-et-gourmande-a-Belcastel-_a482.htmlhttps://www.lindigo-mag.com/photo/art/imagette/5883826-8772424.jpg2013-09-20T16:27:00+02:00Yann Menguy
Dominée par son magnifique Château Fort, la petite cité médiévale de Belcastel, à seulement 25 km de Rodez, n'a pas à renier ses titres de noblesses. Niché au fond de la vallée de l'Aveyron, bordé par une petite rivière, le village d'une beauté sereine est une invitation à la détente.Totalement restauré et bénéficiant du titre de " Plus beaux villages de France", il est visité par des milliers de touristes. Ce n'est par étonnant car en plus de la douceur du paysage, Belcastel possède un patrimoine historique d'une grande richesse. Richesse préservée grâce à la volonté de son Maire Claude Cayla et de ses 250 habitants.
Un peu d'histoire
Le château fort de Belcastel érigé du XIème au XIIème siècle a été achevé au XVème par le seigneur de Saunhac. Réhabilité par son nouveau propriétaire le célèbre architecteFernand Pouillon, entre 1975 et 1982 il devient un lieu de culture et d’expositions donnant ainsi un nouvel essor à ce village en ruine. Un peu avant la disparition de l'architecte en 1986, c'est doncle nouveau Maire Claude Cayla qui, dès 1983, perpétue le sauvetage du village. Après une quinze années de travaux gigantesques Belcastel renaît enfin de ses ruines. Désormais la belle cité médiévale fait partie des "Plus beaux villages de l'Aveyron" et « des Plus beaux villages de France ».
Un patrimoine préservé à visiter sans modération
Plaisir d'une balade à pied ou à vélo pour découvrir toutes les richesses de cette cité médiévale. A découvrir les métiers à ferrer, les vieilles maisons du Xème et XVIIIème siècles, le sublime pont du XVème avec sa Croix, les calades (petites ruelles) . Les sites tels que les chaises du seigneur, le Roc d’Anglards avec son fort du Xème siècle en ruine, le site de la Vierge du Lourdou avec son chemin de croix. Ne pas rater la visite de l'église renfermant des trésors classés, notamment la statue du gisant du seigneur Alzias de Saunhac, maître de ces lieux ainsi que quatre statues d’une valeur exceptionnelle.
A Belcastel en Aveyron « il suffit de passer le pont »
Près du vieux pont de pierre du XVe siècle, Nicole Fagegaltier, chef étoilé au Michelin réinvente la tradition gastronomique de cette magnifique région.
Native de Belcastel , c’est en 1983 que Nicole Fagegaltier reprend la maison familiale « le Restaurant du Vieux Pont ». En bonne aveyronnaise elle se fait un point d'honneur à préserver une carte ou tous les produits sont à la fois authentiques, bios et issus de la région. Notamment le veau d’Aveyron et du Ségala, veau fermier, né et élevé sous la mère, à la chair tendre, rosée et goûteuse. le bœuf fermier Aubrac, l’agneau Allaiton, la truite du Haut du Larzac,les légumes des maraîchers bio du village et du marché de Rodez . Sa table est sans conteste l’une des meilleures de l’Aveyron.