lindigo-mag.com
lindigomagcom
lindigomagcom
L’Indigo, e-magazine du tourisme. Un regard différent, original et inédit sur les Voyages.
Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager cet article
Reportage

Australie : Le rebond de l’île aux kangourous

Meurtrie par les incendies du « Black summer » fin 2019, Kangaroo Island renaît de ses cendres. La nature s’est battue pour retrouver aujourd’hui tout son flamboyant. Visite de l’une des plus belles îles d’Australie.

Par Patrick Cros



Kangaroo island, les  « Galapagos australiennes » pour la richesse de sa nature.  Crédit photos : Patrick Cros
Kangaroo island, les « Galapagos australiennes » pour la richesse de sa nature. Crédit photos : Patrick Cros
Entre bruine, ciel bleu et nuages, les premiers rayons de soleil embrasent le bush d’une lumière dorée, alors qu’un arc en ciel se forme doucement dans le ciel. Seuls témoins de ce spectacle, quelques wallabies se découpent sur les collines avec l’océan et un vol de cacatoès en toile de fond. Kangaroo island porte bien son nom, et certains n’hésitent pas à la surnommer les « Galapagos australiennes » pour la richesse de sa nature.
 
L’île avait pourtant été ébranlée fin 2019, durant le « Black summer » où de multiples incendies s’étaient déclarés à travers le continent, suite une sécheresse et une chaleur exceptionnelles. Le 20 décembre, un feu d’une puissance inédite l’avait alors balayé pendant dix jours, brûlant plus de 200 000 hectares et tuant des dizaines de milliers d’animaux, dont environ 25 000 koalas et des milliers de kangourous. Il ne restait plus apparemment que des cendres de l’un des plus célèbres parcs nationaux australiens, le Flinders Chase  National Park.
 

 


. Le 20 décembre 2019, un feu d’une puissance inédite avait balayé l'île pendant dix jours, brûlant plus de 200 000 hectares et tuant des dizaines de milliers d’animaux.Crédit photos : Patrick Cros
. Le 20 décembre 2019, un feu d’une puissance inédite avait balayé l'île pendant dix jours, brûlant plus de 200 000 hectares et tuant des dizaines de milliers d’animaux.Crédit photos : Patrick Cros

Le Phénix du bout du monde

Mais derrière cette image d’apocalypse, la vie attendait sa revanche, dans un environnement particulièrement bien adapté à la violence des éléments. Depuis des centaines de milliers d’années la nature a su composer en Australie avec chaleur, sécheresse et incendies, certaines plantes comme le banksia profitant même du feu pour libérer leurs graines de leur coque protectrice et ensemencer le bush. Malgré la violence inhabituelle de l’incendie, la sève s’était remise à couler dans des parties d’arbres apparemment totalement calcinées. Trois ans plus tard, le miracle de la vie a transformé à nouveau la nature. Partout le vert a repris ses droits, se nourrissant des cendres pour renaître, même si le sommet noir des arbres témoigne encore de la catastrophe passée. Les animaux qui avaient réussi à se réfugier dans des zones épargnées ont reconquis peu à peu leurs territoires. Kangourous, wallabies, koalas, émeus, échidnés, cacatoès et autres oiseaux, insectes, reptiles ou marsupiaux ont redonné vie à des paysages longtemps figés après le désastre écologique.

Crédit photos : Patrick Cros
Crédit photos : Patrick Cros


Le coup de pouce des habitants

Crédit photos : Patrick Cros
Crédit photos : Patrick Cros
Des locaux se sont impliqués pour participer à cette renaissance, recueillant les animaux brûlés, apportant de la nourriture dans les zones sensibles, recréant des couloirs verts pour permettre la circulation de la faune dans un environnement totalement bouleversé. « C’était la partie la plus sauvage de l’île qui avait été touchée », se souvient Jacqueline Wright, qui a alors créé un sanctuaire, Little Stantons Sanctuary, dans sa propriété au cœur de l’île. « Il était important de donner de nouveaux repères aux animaux, avec des espaces où ils pouvaient trouver à boire et à manger en toute sécurité, avant de retourner dans d’autres sites sauvages ». Cette passionnée n’a pas hésité à créer plusieurs points d’eau et planter des eucalyptus spécifiques pour permettre aux koalas et autres marsupiaux de se reposer et mieux repartir vers d’autres parties de l’île. Un Wildlife Rescue Centre a également été créé par Sam et Dana Mitchells, financé par des dons, pour soigner les animaux. Plus de 600 ont ainsi été recueillis en trois ans – koalas, kangourous, échidnés, varans, oiseaux et possums – orphelins ou souffrant de faim, de soif, de brûlures et blessures, avant de retourner à la vie sauvage. L’homme et la nature ont retrouvé peu à peu sur Kangaroo Island leur harmonie passée, comme en témoigne cet arc en ciel au lever du soleil sur Cape Willoughby, à l’Est de l’île.
 

Des locaux se sont impliqués pour participer à cette renaissance, recueillant les animaux brûlés, apportant de la nourriture dans les zones sensibles.Crédit photos : Patrick Cros
Des locaux se sont impliqués pour participer à cette renaissance, recueillant les animaux brûlés, apportant de la nourriture dans les zones sensibles.Crédit photos : Patrick Cros

En savoir plus :

Crédit photos : Patrick Cros
Crédit photos : Patrick Cros
Pour aller sur l’île : Plusieurs voyagistes proposent de découvrir l’Australie dont Asia, L’Atelier des Voyages, Les Maisons du Voyage, Meltour, Marco Vasco, …
 
Où dormir : Du camping à l’hôtel, toutes les formules sont possibles. Notre coup de cœur : le Sea Dragon Lodge, à Cape Willoughby, dans un superbe environnement sauvage à l’Est de l’île

Site internet :
https://seadragonkangarooisland.com
 
Où aller : Kangaroo Island se trouve à 113 km au sud d’Adélaide (South Australia). L’accès peut se faire d’Adélaide en voiture ou bus puis ferries de Cape Jervis (1h40 de route puis 45 mn de bateau) ou en avion au départ d’Adélaide (30 mn de vol). Ce havre de nature intacte est à découvrir en 2 à 3 jours. Au large de l’île, des sites d’épaves classées en font également un site de plongée intéressant.
 
Remerciements à Across - Goway Travel, réceptif australien

 

Crédit photos : Patrick Cros
Crédit photos : Patrick Cros


02/05/2023
Patrick Cros





Nouveau commentaire :
Twitter


Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 13 Septembre 2024 - 19:57 Štramberk, la Bethléem tchèque