Dijon, pour une belle escapade culturelle et gourmande

 

    
 Philippe le Hardi se distingue le premier par sa bravoure à la bataille de Poitiers ce qui lui vaut de son père le roi Jean II de France la Touraine à laquelle il adjoindra par son mariage la Flandre, l’Artois et la Bourgogne. On lui doit l’imposant Palais des États de Bourgogne, devenu aujourd’hui l’Hôtel de ville, orgueil des Dijonnais. Son fils Jean sans Peur ambitionne le trône du royaume de France et déclenche avec la couronne une guerre civile qui lui sera fatale. Plus tard et pour venger son père Philippe le Bon s’allie avec l’Angleterre et réussit à faire de la Bourgogne un état indépendant dont il augmente la puissance.

Quant à Charles le Téméraire, institué chevalier de la Toison d’or par son père, il occupe le duché de Lorraine mais perd la bataille de Nancy et, n’ayant pas de fils, Louis XI, en vertu de la loi salique, récupère ces États de Bourgogne en 1477. Ainsi s’éteint cette branche de la lignée Valois et sa mainmise sur ce vaste territoire. Ils laissent derrière eux un riche héritage artistique dont une fameuse école bourguignonne de sculpture et pour la peinture de grands maîtres flamands comme Van der Weyden et Van Eyck. Sans oublier l’art si fin de l’enluminure et les plus belles collections de tapisseries d’Europe...
 

Eux aussi lèguent à la ville un patrimoine exceptionnel du XVIe au XVIIIe siècle. Durant trois siècles ils y prospèrent et l’enrichissent d’une centaine d’hôtels particuliers qui se marient aux bâtiments et monuments plus anciens, maisons à colombages médiévales, églises romanes et gothiques qui font de Dijon l’une des plus belles villes de France. La balade à pied au hasard des ruelles vous conte l’histoire de ces merveilles dont les façades interpellent les promeneurs. Une découverte à ne pas manquer en suivant par exemple l’itinéraire proposé du Sentier de la Chouette, cet emblème de la ville. La meilleure façon de ne pas passer à côté des plus beaux bâtiments, comme l’hôtel Chambellan, magnifique exemple de la fin du gothique avec son escalier à vis et sa galerie en bois sculpté, de même que les hôtels de Voguë, Maillard, Legouz de Guerlan...

  Pour qui aime flâner dans la verdure les jardins Darcy sont une halte de charme qui rappelle qu’ici même un certain Henri Darcy construisit un réservoir très attendu à l’époque pour alimenter enfin Dijon en eau potable. On y passe de terrasses en balustrades, de bassins en cascades rafraîchissantes en été à travers les massifs fleuris et les essences végétales odoriférantes tandis qu’à l’entrée un ours blanc du sculpteur Pompon, né dans les parages, vous accueille. Les rues du centre étant piétonnières, on peut flâner tranquillement en découvrant ici et là une adresse insolite ou gourmande. Comme la maison Fallot rue qui depuis 1840 broie ses graines de moutarde à la meule pour fabriquer à l’ancienne ses 35 bonnes recettes.
 

Ce nouvel emblème de Dijon ouvert en mai 2022 s’est donné pour but de « faire vivre les valeurs reconnues par l’Unesco du Repas gastronomique des Français (classé en 2010) ainsi que les Climats du vignoble de Bourgogne ». Programme alléchant à vocation de nous cultiver, former et régaler... On est d’abord surpris par l’ampleur des lieux, 6,5 ha qui se déploient sur le site de l’ancien hôpital général au point de départ providentiel de la Route des grands crus. Ce vaste ensemble de constructions conçu par l’agence Anthony Béchu ressemble un peu à un village nouvelle génération avec bâtiments historiques restaurés et constructions hyper contemporaines qui abritent l’école Ferrandi.
 

Une fois passée l’entrée vous avez l’embarras du choix. Pour vous restaurer aventurez-vous dans les allées aux boutiques. Fromager, artisan boulanger...  Le boucher et le poissonnier vous prépareront sur place ce que vous désignez sur leur étal. A moins que vous ne préfériez vous asseoir à la table de l’un des huit bars et restaurants, chacun ayant sa spécificité.

“Le Petit théâtre du bien manger“ vous immerge dans les us et coutumes du repas à la Française, “La Chapelle des Climats et des terroirs“ vous propose la découverte des caractères des vins bourguignons dans l’ancienne chapelle Renaissance de l’hôpital, “En cuisine“ vous invite à un parcours numérique et ludique sur l’art de cuisiner. Quant à l’exposition temporaire “C’est pas du gâteau !" “ elle dévoile de façon craquante les secrets de la pâtisserie française... Bien d’autres découvertes vous attendent en ces lieux dont une, plus discrète, dans l’ancienne chapelle funéraire avec une Mise au tombeau polychrome XVe siècle de toute beauté...

  Il faut s’écarter un peu de Dijon pour une halte dans cette grande abbaye où l’un des plus grands maîtres spirituels, Bernard de Clairvaux, fonda au XIe siècle l’ordre Cistercien. Fidèle à l’ordre de saint Benoit (VIe siècle), il appelle alors à un retour à la rigueur originelle oubliée des Bénédictins et à l’autonomie de l’abbaye par le travail. Si très vite les monastères cisterciens essaiment en Europe Cîteaux a subira plus que les autres les outrages de l’histoire et du temps. Une communauté de seize frères y perpétue néanmoins toujours la règle cistercienne en valorisant le travail dans l’élevage de bovins et la fabrication d’un excellent fromage très apprécié dans la région et mis en vente après la visite de la bibliothèque médiévale, de la galerie du cloître et du définitoire où se réunissaient les abbés.
 

  Les moines de Cîteaux fondent ce domaine à 12 km de l’abbaye pour y planter un vignoble qu’ils vont clore de trois kilomètres de hauts murs. Au XVI è siècle un nouveau corps de logis devient la résidence de l’abbé et le clos va ainsi prospérer jusqu’à sa confiscation sous la Révolution. Devenu lieu carcéral puis propriété privée il est depuis 1934 Chef d’ordre de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin dont on peut voir dans le caveau les bouteilles sélectionnées chaque année. Une visite en ces lieux imposants et chargés d’histoire s’impose. A commencer par la cour d’honneur puis l’ancienne cuverie aux pressoirs médiévaux, le dortoir des frères convers et les grands salons Renaissance. Des initiations sensorielles autour du vin ou un déjeuner-dégustation à La Table de Léonce intra-muros complète savou-reusement ces moments privilégiés.
 
 

- Se renseigner :
www.destinationdijon.com

- Y aller
Dijon n’est qu’à 1h34 de Paris par le TGV

-Visiter :
. Cité Internationale de la Gastronomie et du vin
2, rue de l’Hôpital
https://www.citedelagastronomie-dijon.fr

Musée des Beaux-Arts
L’un des plus importants musées de province installé dans une aile du Palais des États de Bourgogne. Ses 50 salles récemment restaurées exposent deux millénaires d’histoire de l’art à travers plus de 1500 œuvres.
https://beaux-arts.dijon.fr

Abbaye Notre-Dame de Cîteaux
Saint-Nicolas-les-Cîteaux
www.citeaux-abbaye.com

Château du Clos de Vougeot
Vougeot
www.closdevougeot.fr
 

Hôtel du Palais
23 rue du Palais
Situé idéalement en plein centre de la vieille ville, dans une rue très calme, cet hôtel boutique de 9 chambres vous immerge dans l’esprit des hôtels particuliers, chaque chambre ayant son charme.
23 rue du Palais
A partir de 160 euros
www.hoteldupalais-dijon.com

Hôtel Océania Le Jura****
Situé à 5 minutes de la gare à pied et juste à l’entrée du centre de Dijon,
Petits déjeuners au jardin à côté de la piscine couverte. Lobby design chic très accueillant avec salon de lecture.
14 avenue du Maréchal Foch
A partir de 124 euros
https://www.guestreservations.com/oceania-le-jura-dijon
 

Le Comptoir de la Cité
Sous la direction culinaire du chef Éric Pras***avec à la carte bistronomique des plats traditionnels bourguignons revisités. Fricassée d’escargots et épinards sauce meurette, émulsion à l’oignon, Baba au rhum avec ananas à la coriandre. Le tout accompagné d’un bon vin comme il se doit.
12 rue du Parvis de l’Unesco. A l’entrée de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin.
https://www.lecomptoirdelacite.fr

La Brasserie des Beaux-Arts
On y déguste une excellente formule du jour à prix doux. Asperges blanches, rillette de maquereaux et cerfeuil, Bouchon thaï au porc et bouillon coco. Le tout en accords mets/vins dans une élégante ambiance brasserie.
1-3 Place des Ducs de Bourgogne. Cours de Bar (tout près du musée des Beaux-Arts)
https://www.brasserie-beaux-arts.com

Les Griottes
Sur la route de l’Abbaye de Cîteaux la carte gastronomique du chef Guillaume Royer vous régale du début à la fin. Pâté en croûte, trompettes, cognac, pruneaux, noisettes et pickles de légumes, Escargot de Bourgogne, pleurotes et pâtes d’avoine, Filet de bœuf cuit au sautoir, siphon dans l’idée d’une béarnaise. Poire au vin et sorbet au cassis.
3 place de la Mairie Gevrey Chambertin
https://restaurant-lesgriottes.fr/

Moutarderie Fallot
31 rue du Faubourg Bretonnière
www.fallot.com