
Titicaca Ile de Taquile -Des profondeurs abyssales du lac Titicaca atteignant jusqu’à 274 mètres, naquit en la civilisation inca © Claude Vautrin.
Vu du ciel, le plus haut lac du monde, a la forme d’un puma. Pas neutre qu’en quechua, Titicaca signifie « puma de pierre » !
Une légende met d’ailleurs en scène le félin andin, en un destin radical, puisque le pétrifiant pour l’éternité. Elle n’en est pas moins fondatrice. Le lac serait en effet né des larmes du Dieu Soleil Inti chagriné par l’audace d’humains défiant les interdits, pour chercher le feu sacré dans la montagne, et courroucé par le chaos qui s’en suivit. Dévoreurs des audacieux bipèdes, les pumas en firent les frais. Des profondeurs abyssales du lac Titicaca atteignant jusqu’à 274 mètres, naquit en tout cas la civilisation inca. Le dieu créateur, Viracocha et son fils Inti façonnèrent ici le couple humain Manco Capac et Mama Ocllo, à partir du roseau sacré. Aujourd’hui les barques de jonc, ou totora, naviguent toujours sur ces eaux chargées d’histoire, lieu sacré depuis les origines pour les peuples andins. Alors, puisqu’il est question de totora, une première halte s’impose dans la baie de Puno, sur les îles flottantes Uros.
Une légende met d’ailleurs en scène le félin andin, en un destin radical, puisque le pétrifiant pour l’éternité. Elle n’en est pas moins fondatrice. Le lac serait en effet né des larmes du Dieu Soleil Inti chagriné par l’audace d’humains défiant les interdits, pour chercher le feu sacré dans la montagne, et courroucé par le chaos qui s’en suivit. Dévoreurs des audacieux bipèdes, les pumas en firent les frais. Des profondeurs abyssales du lac Titicaca atteignant jusqu’à 274 mètres, naquit en tout cas la civilisation inca. Le dieu créateur, Viracocha et son fils Inti façonnèrent ici le couple humain Manco Capac et Mama Ocllo, à partir du roseau sacré. Aujourd’hui les barques de jonc, ou totora, naviguent toujours sur ces eaux chargées d’histoire, lieu sacré depuis les origines pour les peuples andins. Alors, puisqu’il est question de totora, une première halte s’impose dans la baie de Puno, sur les îles flottantes Uros.
Sur les îles flottantes Uros

Titicaca Iles flottantes Uros - La magie du lac ancestral opère, et les traditions demeurent : un artisanat textile de qualité naît toujours des mains expertes des femmes qui gèrent aussi le troc sur les marchés voisins © Claude Vautrin.
Pour échapper aux Incas conquérants, ce peuple Uros aujourd’hui disparu en fut à l’origine dès le XIIIe siècle. A son extinction dans les années 1950, les Aymaras, majoritaires dans la région de Puno, prennent le relai, entretenant, sinon développant, au nom de l’économie touristique, le site situé à environ une demi-heure du port de la cité péruvienne. Des pieux en bois d’eucalyptus plantés au fond du lac arriment la couche superficielle de ces roseaux d’environ 80 centimètres d’épaisseur. Embarcations, huttes, aliment pour le maigre bétail présent, sujet de photographie : le totora trouve ici matière à usage pluriel. Jusqu’à l’hébergement de touristes dans de modestes lodges, pour une nuit au contact des us et coutumes des « gens de l’eau ». La magie du lac ancestral opère, et les traditions demeurent : un artisanat textile de qualité naît toujours des mains expertes des femmes qui gèrent aussi le troc sur les marchés voisins - poisson contre laine ou céréale. Les hommes pêchent toujours la truite, la perche, le suche, le carache, le poisson chat, des panneaux solaires améliorant l’ordinaire qui reste sommaire. Le séjour n’en demeure pas moins hors du temps, sous le vol d’oies, de flamants roses et d’ibis des Andes.
Taquile, art textile et tricot masculin

Titicaca Ile de Taquile - A deux heures de bateau de Puno, l’île de Taquile délivre sans fard ses singularités. La nature y est généreuse en plantations légumières © Claude Vautrin.
A deux pas, une réserve protège 64 000 hectares dédiés à la pousse des fameuses plantes aquatiques, et à l’entretien régulier - plusieurs fois par an - de ces îlots hors norme. L’enjeu ? Préserver la ressource, qui plus est à l’heure du réchauffement climatique, comme en témoignent les deux dernières années de baisse du niveau de l’eau et les eaux vertes du port de Puno. D’autres surprises attendent le voyageur sur le lac s’étirant entre le Pérou et la Bolivie à 3800 mètres d’altitude et sur 8560 km2. Direction les îles, loin d’être artificielles celles-là. A deux heures de bateau de Puno, l’île de Taquile délivre sans fard ses singularités de longue date. La nature y est généreuse en plantations légumières. L’humanité y participe, au nom de l’art textile, au point d’attirer l’attention de l’Unesco qui l’a reconnu et inscrit en 2005 au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Si les femmes sont, depuis des lustres, passées maîtresses dans l’art du tissage, les hommes manient volontiers les aiguilles à tricoter, formés à cette pratique dès l’âge de huit ans.
Savoir-faire et savoir-être

Titicaca Ile de Taquile - Le plaisir s’exprimera aussi dans la dégustation d’une truite pêchée le matin même et savamment cuisinée dans un des restaurants familiaux ouverts à tour de rôle, pour que chaque foyer insulaire bénéficie de la manne touristique © Claude Vautrin.
Sur cette île enchanteresse et préservée, vêtus de leurs costumes traditionnels, hommes, femmes et enfants de cette communauté insulaire quechua prennent plaisir à partager savoir-faire et savoir-être. En cette saison propice à la floraison des pommes de terre, quinoa et autres orges, le végétal enrichit volontiers la palette des couleurs que subliment l’artisanat local, les nuances de bleu des eaux lacustres, le teint caraïbe de plages où s’échoue une eau à 9 degrés ! Dans ce refuge paisible, sans voiture, à la rare électricité fournie par quelques panneaux solaires, le bonheur n’est pas loin quand résonnent les sons d’une flûte de Pan, d’un charango, et que, jupons tourbillonnants, s’enchaînent les danses andines. Le plaisir s’exprimera aussi dans la dégustation d’une truite pêchée le matin même et savamment cuisinée dans un des restaurants familiaux ouverts à tour de rôle, pour que chaque foyer insulaire bénéficie de la manne touristique. D’une besace précieusement ouvragée, l’homme, coiffé d’un bonnet, délaissant un temps le tricot, puisera quelques feuilles de coca à mâcher, et suivra le chemin serpentant dans le relief collinaire.
Les vierges du Soleil

Titicaca Bolivie Copacabana - Au départ de Copacabana, côté bolivien cette fois, sur les îles du Soleil et de la Lune, le passé originel ressurgit © Claude Vautrin.
D’autres îles méritent le détour. A trois heures de bateau de Puno, au nord de Taquile, l’île d’Amantani offre, avec le même sens de l’accueil de sa population de plus de trois mille âmes, un éventail de belles randonnées vers son sommet, le pic Pachamama (4120 m), ou encore le Cerro Pachatata. La découverte de vestiges inca dont un cercle cérémoniel et de superbes panoramas agrémentent la balade. Au départ de Copacabana, côté bolivien cette fois, sur les îles du Soleil et de la Lune, le passé originel ressurgit, sur la première, dans les ruines du sanctuaire de Chincana et du palais de Pilkokaina, sur la seconde, dans celles du palais Iñak Uyu face aux sommets enneigés de la Cordillère royale ! Ici la civilisation inca vit naître un immense complexe religieux, lieu de pèlerinage et de vénération, où officiait un millier de Vierges du Soleil trouvant ici matière à servir leur dieu.
Les flûtes de Tililaca

Titicaca Péninsule de Tililaca - Joel, vit de l’agriculture. Musicien, il pratique tous les types de gammes et d’assemblages de flûtes de pan, sans oublier le charango © Claude Vautrin.
D’autres rendez-vous, empreints, eux aussi, de convivialité méritent à coup sûr le détour. Direction la rive sud-ouest péruvienne et la presqu’ile de Tililaca. La rusticité de l’hébergement (à la ferme) y est à l’évidence un gage d’authenticité, servie par la bonne humeur et le souci de partage de Joël Cutipa, le sympathique propriétaire de Socca Marka, posé face au lac. Joel, vit de l’agriculture. Musicien, il pratique tous les types de gammes et d’assemblages de flûtes de pan, sans oublier le charango. Et ne manque pas d’en faire profiter. Il développe avant tout un art naturel et enjoué de l’accueil. Peu importe la fraîcheur, parfois orageuse, de la nuit : les épaisses couches de couverture apaisent le corps, le dîner - soupe de poulet, légumes et les incontournables papas - soulage la faim aiguisée par le grand air du lac. Sons, échanges, confidences : le dialogue suffit à dégourdir l’esprit. Sur la route de retour vers Puno, dans la bourgade de Chicuito, une pluie de bonbons et de petite monnaie vous accueillera peut-être devant l’immense portail de l’église du XVIe siècle. Les hommes endimanchés, les femmes en costume traditionnel fêtent l’enfant baptisé, les mêmes élans de générosité au cœur.
Balades urbaines

Titicaca Puno - A Puno, la péruvienne, la balade à partir de la Plaza Mayor et de la Cathédrale Saint-Charles-Borromée (XVIIIe siècle, de style baroque andin) suivra la Jr Lima, une rue piétonne animée © Claude Vautrin.
Baignées par les eaux du lac sacré, les villes s’avèrent, elles aussi, des étapes plaisir. A Puno, la péruvienne, la balade à partir de la Plaza Mayor et de la Cathédrale Saint-Charles-Borromée (XVIIIe siècle, de style baroque andin) suivra la Jr Lima, une rue piétonne animée (boutiques, restaurants, artisanat, agences de voyage…), et ponctuée de haltes attractives : le Parc Pino et ses demeures coloniales, l’église Saint-Jean-Baptiste (style baroque dépouillé), le marché central. Parfois une porte d’un musée inédit s’ouvre, tel celui de la coca et des coutumes, ou encore le musée Don Carlos Dreyer dont une salle expose les offrandes et objets rituels d’une Chullpa Colla (tour funéraire pré-incaïque), semblable à celle de Sillustani, situé à 35 kms au nord-ouest de Puno sur une presqu’île du lac Umayo. Sur la rive bolivienne, Copacabana s’affirme comme une agréable cité balnéaire. Le port, comme le marché, est coloré, les rues animées, la Cathédrale (XVIe siècle, style mauresque) immaculée, quoique surprenant par ses coupoles et ses toits de faïences. Une balade sur les hauteurs du Cerro Calvario, dominant la baie de Copacabana à la découverte d’un temple à ciel ouvert, vous plongera une dernière fois dans la magie des eaux cristallines, sous l’œil malicieux de quelques chamans bienveillants. Le moment précis où un couple de colombes dorées aux pattes rouges et à la queue noire s’invitera dans les lueurs du soleil couchant.
Plus d’infos
Contact
Promperu Francia 120, av des Champs Elysées 75008 Paris – Tél :01 40 70 13 05 - http://www.promperufrancia.fr/contacto.html
Y aller
Vol Paris Orly/Madrid/Lima Latam ou Iberia. Puis vol Lima/Juliaca (Latam). Durée 1h30 sans escale. Rejoindre Puno en bus ou taxi (environ 1 heure). La devise est le Sol péruvien. La CB est acceptée dans les hôtels et certains restaurants. Passeport d’une validité d’au moins six mois.
Visiter
Puno, « la capitale folklorique du Pérou » est réputée pour ses festivals de danse et de musique, tout au long de l’année, dont la fameuse Candeleira en février, fête de la Vierge de la Chandeleur et son défilé haut en couleurs.
Cathédrale, centre historique animé, marché… et les musées : de la coca et des coutumes, Ilave 581, Puno 21001 - Tél +51 981 908 686, et d’archéologie et d’art populaire, Conde de Lemos 289, Puno 21001 - Tél +51 951 141 485
Iles flottantes Uros à six kilomètres au large de Puno (environ 30 minutes). Départ au port de Puno. Hébergement possible sur place. Destination très touristique.
Ile de Taquile, à 35 kms en bateau de Puno (2 heures de bateau depuis Puno). Hébergement possible sur place. Lîle d’Amantani, à 3 heures de Puno, propose un éventail de belles randonnées.
Socca Marka, sur la péninsule de Tililaca, au sud-ouest du lac. Gîte et couvert dans la « ferme » de Joël Cutipa. Pour partager la vie des habitants des rives du Titicaca. Musique, balades, repos loin de l’agitation touristique. Confort rustique, et ambiance chaleureuse.
Chucuito, sur la rive occidentale du lac, à 20 km au sud de Puno. Imposante église du XVIe siècle, un rien en souffrance, cadran solaire (sur la place centrale) et Inca Uyo, temple de… la fertilité et ses phallus de pierre.
Copacabana : cité « balnéaire » bolivienne à cinq kilomètres de la frontière avec le Pérou, Copacabana est le point de départ pour visiter les sites archéologiques sacrés incas des îles du Soleil et de la Lune.
Promperu Francia 120, av des Champs Elysées 75008 Paris – Tél :01 40 70 13 05 - http://www.promperufrancia.fr/contacto.html
Y aller
Vol Paris Orly/Madrid/Lima Latam ou Iberia. Puis vol Lima/Juliaca (Latam). Durée 1h30 sans escale. Rejoindre Puno en bus ou taxi (environ 1 heure). La devise est le Sol péruvien. La CB est acceptée dans les hôtels et certains restaurants. Passeport d’une validité d’au moins six mois.
Visiter
Puno, « la capitale folklorique du Pérou » est réputée pour ses festivals de danse et de musique, tout au long de l’année, dont la fameuse Candeleira en février, fête de la Vierge de la Chandeleur et son défilé haut en couleurs.
Cathédrale, centre historique animé, marché… et les musées : de la coca et des coutumes, Ilave 581, Puno 21001 - Tél +51 981 908 686, et d’archéologie et d’art populaire, Conde de Lemos 289, Puno 21001 - Tél +51 951 141 485
Iles flottantes Uros à six kilomètres au large de Puno (environ 30 minutes). Départ au port de Puno. Hébergement possible sur place. Destination très touristique.
Ile de Taquile, à 35 kms en bateau de Puno (2 heures de bateau depuis Puno). Hébergement possible sur place. Lîle d’Amantani, à 3 heures de Puno, propose un éventail de belles randonnées.
Socca Marka, sur la péninsule de Tililaca, au sud-ouest du lac. Gîte et couvert dans la « ferme » de Joël Cutipa. Pour partager la vie des habitants des rives du Titicaca. Musique, balades, repos loin de l’agitation touristique. Confort rustique, et ambiance chaleureuse.
Chucuito, sur la rive occidentale du lac, à 20 km au sud de Puno. Imposante église du XVIe siècle, un rien en souffrance, cadran solaire (sur la place centrale) et Inca Uyo, temple de… la fertilité et ses phallus de pierre.
Copacabana : cité « balnéaire » bolivienne à cinq kilomètres de la frontière avec le Pérou, Copacabana est le point de départ pour visiter les sites archéologiques sacrés incas des îles du Soleil et de la Lune.
Se restaurer et dormir
Puno. Tulipans Restaurant, Jr Lima 394 Puno Tél 51 931 547 591. https://tulipansrestaurant.com/ Dispose d’une terrasse. Excellents cocktails. Propose entre autres des plats végétaliens
La Casona Restaurant, Jr Lima Puno A l’étage. Tél 51 951 608 671 – Une cheminée quand le froid s’invite dans la ville.
Hôtel : Hacienda Plaza de Armas Jr. Puno 419, Puno 21001 Pérou
Téléphone : +51 51 367340.
Ile de Taquile Restaurant Munay Illampu, sur les hauteurs de l’île. Suggestion : la truite pêchée le matin même. Huillanopampa 21127, Pérou – Tél +51 921 882 245
Péninsule de Tililaca A la ferme Socca Marka Hospedajes. Chez Joël Cutipa Quispe - Tél 51 951 947 975 Wilamaya Socca Acora Peru.
Copacabana El Fogoncito de Piedra Bolivie - Tél +591 62553902
Hôtel Las Olas, Calle Michel Perez (fin), Copacabana - Tél +591 725 08668 - info@olasbolivia.com - https://hostallasolas.com/the-hostel.html
La Casona Restaurant, Jr Lima Puno A l’étage. Tél 51 951 608 671 – Une cheminée quand le froid s’invite dans la ville.
Hôtel : Hacienda Plaza de Armas Jr. Puno 419, Puno 21001 Pérou
Téléphone : +51 51 367340.
Ile de Taquile Restaurant Munay Illampu, sur les hauteurs de l’île. Suggestion : la truite pêchée le matin même. Huillanopampa 21127, Pérou – Tél +51 921 882 245
Péninsule de Tililaca A la ferme Socca Marka Hospedajes. Chez Joël Cutipa Quispe - Tél 51 951 947 975 Wilamaya Socca Acora Peru.
Copacabana El Fogoncito de Piedra Bolivie - Tél +591 62553902
Hôtel Las Olas, Calle Michel Perez (fin), Copacabana - Tél +591 725 08668 - info@olasbolivia.com - https://hostallasolas.com/the-hostel.html