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La bicoque du Tigre...visite en Vendée

Je vous écris de Saint-Vincent-sur-Jard… Plus précisément de la petite maison vendéenne de Georges Clemenceau, celle qu’il surnommait « la bicoque », accrochée à la dune face à l’océan.

Par André Degon



Au soir de sa vie, le « Père la Victoire » souhaitait retrouver sa Vendée natale. Il avait bien une propriété à Bernouville, dans l’Eure, non loin de son très cher ami Claude Monet à Giverny. Mais après sa longue présidence du Conseil de 1906 à 1909 et l’épreuve de la Grande Guerre, il éprouvait le besoin de retrouver l’océan.

Après avoir longtemps cherché, il dénicha finalement à une dizaine de kilomètres de la Tranche, au lieu-dit Bélesbat en bordure de la forêt de Longueville une maisonnette de plage, propriété d’un royaliste fervent catholique qui accepta néanmoins de la louer à « l’homme de la victoire ». « Une cabane de paysan au bord de la mer, c’est tout ce qu’il me faut » déclara le Tigre après avoir signé en 1919 un bail à vie pour 150 francs par an, somme destinée à être distribuée aux pauvres de la commune.


 Effectivement cette maison basse, typique des maisons côtières, toute en longueur, ancrée sur la dune est d’une grande modestie avec ses six pièces en enfilades : la cuisine salle à manger, les deux chambres d’amis, la chambre de Clémenceau et le salon d’été donnant sur le  « kiosque Trianon », c’est ainsi qu’il nommait cet abri qu’il fit construire en fagots de bruyère. 
 

Dans cette simple pièce et dans le salon, le grand homme recevait les visiteurs qui n’avaient pas à connaître le reste de la maison. Les meubles provenaient de Bernouville et de Paris, mélangés avec ces japonaiseries qu’il affectionnait particulièrement. D’ailleurs il n’hésitait pas à servir le thé à ses hôtes de passage, journalistes ou hommes politiques, en observant le rituel japonais où à leur faire goûter la cuisine de Clotilde. Nombreux furent les invités qui célébrèrent le gibier rapporté par Albert, le maître d’hôtel et accommodé par la fameuse cuisinière.

 

Clémenceau, inspiré par Monet

Mais Bel-ébat comme il aimait à appeler cette maison représenta également pour lui la volonté de créer un jardin impossible sur le sable. Il voulait faire surgir un jardin de peintre tel que celui de son ami de Giverny. Sur ce sol ingrat qu’il travailla sans cesse il réussit au bout de trois ans à enrichir le sol à l’aide de fumures de goémon, à faire pousser des roses de son ami Roger de Vilmorin, des iris blancs, des chardons bleus, des anémones. Un jardin discret  à « la palette embroussaillée ». Il eut ainsi plaisir à recevoir son ami Monet en octobre 1921 qui arriva en compagnie de son fils et de sa belle fille Blanche.

 

Salon avec vue sur mer @André Degon
Salon avec vue sur mer @André Degon

Dans cette humble demeure, le Tigre a beaucoup écrit, attablé à son bureau face au grand large, il a sans doute longuement médité sur sa vie, son œuvre devant l’immensité du ciel et de l’océan. Visiter sa demeure, c’est un peu partager son intimité, découvrir l’être d’exception féru de culture orientale.

 

Maison et jardin de Georges Clemenceau (musée)

Pour y aller : 

rue Georges Clemenceau
85520 Saint-Vincent-sur-Jard. Tel. : 02 51 33 40 32.

http://maison-clemenceau.monuments-nationaux.fr/


19/08/2025
André Degon