L'empire de la chine
Les Puces de Saint-Ouen est le quatrième lieu le plus fréquenté en France, après Disneyland, le Louvre et la Tour Eiffel. Avec 2 500 marchands répartis sur sept hectares, un chiffre d’affaire de 400 millions d’euros, c’est le plus grand marché du monde de l’antiquité. Contrairement à l’idée que tout est cher, il y en a pour toutes les bourses, dans tous les domaines : vêtements, bibelots, tableaux, meubles...
Savoir chiner, selon l’expression consacrée, c’est d’abord se lever tôt pour aller au déballage. On appelle ça « au cul du camion. » Préférer l’argent liquide - la carte de crédit n’est pas dans les mentalités -. Avoir l’œil : c’est le moins facile. Il faut savoir isoler l’objet convoité, l’imaginer chez soi et ne marchander que si l’on est vraiment intéressé. Attention à ne pas proposer un prix farfelu, le marchand n’est pas stupide, il verra tout de suite à qui il a affaire.
Eviter de proposer la moitié du prix demandé ! Par contre 20 à 30 % peut se concevoir. Ne jamais avoir l’air intéressé par l’objet que l’on convoite. Muni de ces recommandations, on peut s’aventurer aux Puces de Saint-Ouen, Porte de Clignancourt, dans le nord-ouest parisien.
Eviter de proposer la moitié du prix demandé ! Par contre 20 à 30 % peut se concevoir. Ne jamais avoir l’air intéressé par l’objet que l’on convoite. Muni de ces recommandations, on peut s’aventurer aux Puces de Saint-Ouen, Porte de Clignancourt, dans le nord-ouest parisien.
Tout commence sous le boulevard périphérique, sur le « Plateau ». C’est là que l’on rencontre d’abord les petits, ceux qui déballent à même le sol, dans les vapeurs des pots d’échappement et dont le rêve est de traverser, d’aller en face et d’investir la rue de Rosiers, les Champs-Elysées des Puces, la colonne vertébrale à laquelle sont rattachés les quatorze marchés de Saint-Ouen*. A l’entrée à droite, Vernaison est le premier marché que découvre le « chineur ».
C’est aussi le plus ancien. Tel que l’on se l’imagine, il a gardé son cachet, avec ses maisonnettes accolées les unes aux autres. C’est l’esprit village. Le moins cher des marchés. On trouve des bijoux fantaisie, des galons, des tissus, du linge de grand-mère, des petits meubles. En face, Malassis est récent, couvert sur deux étages, dédié aux années 30 et 50.
On est dans le domaine des antiquaires-décorateurs. Au-dessus, Dauphine, plus vaste, date de 1991. Moderne, il s’étend sur deux niveaux. Mélange d’atmosphères dans lequel on trouve du très bon et du pas cher. On peut y dénicher du buffet Haute-époque ou des textes de la Tora sans oublier les collections de corsets.
C’est aussi le plus ancien. Tel que l’on se l’imagine, il a gardé son cachet, avec ses maisonnettes accolées les unes aux autres. C’est l’esprit village. Le moins cher des marchés. On trouve des bijoux fantaisie, des galons, des tissus, du linge de grand-mère, des petits meubles. En face, Malassis est récent, couvert sur deux étages, dédié aux années 30 et 50.
On est dans le domaine des antiquaires-décorateurs. Au-dessus, Dauphine, plus vaste, date de 1991. Moderne, il s’étend sur deux niveaux. Mélange d’atmosphères dans lequel on trouve du très bon et du pas cher. On peut y dénicher du buffet Haute-époque ou des textes de la Tora sans oublier les collections de corsets.
Sur les traces de Colette et André Breton
Au premier étage, l’incontournable carré des libraires jouxte quatre artisans d’art, restaurateurs en tableaux, bois dorés, faïence, ébénisterie. Un peu plus loin sur la droite, Biron créé en 1925 s’est développé rapidement dans les années 30. Des écrivains ou des poètes comme Colette ou André Breton venaient y chiner.
Surnommé le faubourg Saint-Honoré des Puces, Biron c’est la Rolls des marchés : luxe et dorures, gens de bonne compagnie avec un côté un peu Bling-bling. Dans l’allée découverte on trouve de la marchandise haut de gamme totalement restaurée : meubles XVIIIe, XIXe, luminaires, miroirs, bronzes dorés ; dans l’allée, couverte, on est moins ostentatoire, plus Maison française.
Surnommé le faubourg Saint-Honoré des Puces, Biron c’est la Rolls des marchés : luxe et dorures, gens de bonne compagnie avec un côté un peu Bling-bling. Dans l’allée découverte on trouve de la marchandise haut de gamme totalement restaurée : meubles XVIIIe, XIXe, luminaires, miroirs, bronzes dorés ; dans l’allée, couverte, on est moins ostentatoire, plus Maison française.
Les puces Biron : le faubourg St Honoré de la chine
Surnommé le faubourg Saint-Honoré des Puces, Biron c’est la Rolls des marchés : luxe et dorures, gens de bonne compagnie avec un côté un peu Bling-bling. Dans l’allée découverte on trouve de la marchandise haut de gamme totalement restaurée : meubles XVIIIe, XIXe, luminaires, miroirs, bronzes dorés ; dans l’allée, couverte, on est moins ostentatoire, plus Maison française.
Serrault, Yves Lecoq, Mireille Darc, un who's who se donnait rendez-vous aux puces
Paul-Bert et Serpette sont les locomotives des Puces. C’est dans ces deux marchés contigus que se créent les tendances. Dans une ambiance feutrée, les allées couvertes de Serpette regorgent de mobilier mis en valeur comme dans des décors de théâtre. Gérard Mizel, Gégé pour les intimes, a commencé comme « broc » il y a dix-huit ans.
Cet ancien dessinateur industriel a appris le métier sur le tas. « On est dans une société de consommation, les gens achètent le look. Toutes les pièces anciennes que je vends sont axées sur la décoration. » Alors pensez, quand des Jacques Garcia, Alberto Pinto ou Philippe Starck débarquent, les marchands sont tous au garde-à-vous devant leurs stands.
En sortant de Paul-Bert, en face, la Margarita ne paye pas de mine, et on se souvient d’un bon client qui venait souvent : « Ah il était pas fier Monsieur Serrault. Avec sa femme, il venait le samedi manger le couscous. Si c’est pas malheureux. Il achetait de la peinture à Serpette. Un grand chineur. C’est comme Yves Lecoq qu’on voyait souvent. Il venait pour son château, et Mireille Darc qui s'arrêtait à Serpette pour décorer sa maison du midi. Toute une époque»
Cet ancien dessinateur industriel a appris le métier sur le tas. « On est dans une société de consommation, les gens achètent le look. Toutes les pièces anciennes que je vends sont axées sur la décoration. » Alors pensez, quand des Jacques Garcia, Alberto Pinto ou Philippe Starck débarquent, les marchands sont tous au garde-à-vous devant leurs stands.
En sortant de Paul-Bert, en face, la Margarita ne paye pas de mine, et on se souvient d’un bon client qui venait souvent : « Ah il était pas fier Monsieur Serrault. Avec sa femme, il venait le samedi manger le couscous. Si c’est pas malheureux. Il achetait de la peinture à Serpette. Un grand chineur. C’est comme Yves Lecoq qu’on voyait souvent. Il venait pour son château, et Mireille Darc qui s'arrêtait à Serpette pour décorer sa maison du midi. Toute une époque»
Paul-Bert et Serpette sont les locomotives des Puces. C’est dans ces deux marchés contigus que se créent les tendances. Dans une ambiance feutrée, les allées couvertes de Serpette regorgent de mobilier mis en valeur comme dans des décors de théâtre. Gérard Mizel, Gégé pour les intimes, a commencé comme « broc » il y a dix-huit ans. Cet ancien dessinateur industriel a appris le métier sur le tas. « On est dans une société de consommation, les gens achètent le look.
Toutes les pièces anciennes que je vends sont axées sur la décoration. » Alors pensez, quand des Jacques Garcia, Alberto Pinto ou Philippe Starck débarquent, les marchands sont tous au garde-à-vous devant leurs stands. En sortant de Paul-Bert, en face, la Margarita ne paye pas de mine, et on se souvient d’un bon client qui venait souvent : « Ah il était pas fier Monsieur Serrault. Avec sa femme, il venait le samedi manger le couscous. Si c’est pas malheureux. Il achetait de la peinture à Serpette. Un grand chineur. C’est comme Yves Lecoq qu’on voyait souvent. Il venait pour son château, et Mireille Darc qui s'arrêtait à Serpette pour décorer sa maison du midi. Toute une époque»
Toutes les pièces anciennes que je vends sont axées sur la décoration. » Alors pensez, quand des Jacques Garcia, Alberto Pinto ou Philippe Starck débarquent, les marchands sont tous au garde-à-vous devant leurs stands. En sortant de Paul-Bert, en face, la Margarita ne paye pas de mine, et on se souvient d’un bon client qui venait souvent : « Ah il était pas fier Monsieur Serrault. Avec sa femme, il venait le samedi manger le couscous. Si c’est pas malheureux. Il achetait de la peinture à Serpette. Un grand chineur. C’est comme Yves Lecoq qu’on voyait souvent. Il venait pour son château, et Mireille Darc qui s'arrêtait à Serpette pour décorer sa maison du midi. Toute une époque»
* Les marchés
- Les Puces traditionnelles : les marchés Vernaison et Jules-Vallès et le marché Malik pour l’habillement.
- Les Puces tendance : les marchés Paul-Bert et Serpette et le marché des Rosiers.
- Les Puces de luxe : les marchés Biron, Antica et Cambo.
- Les petits nouveaux : les marchés Malassis et Dauphine (le plus vaste), Le Passage, l’Entrepôt, L’usine (réservé aux professionnels).
- Les rues « pucières » (rues Jules-Vallès, Lécuyer, Paul-Bert, Voltaire...impasse Simon).
______
Un peu d’histoire
En 1884, le préfet Poubelle impose aux Parisiens de mettre leurs ordures dans des réceptacles, au grand dam des chiffonniers. Dans la foulée, les « biffins » sont rejetés de la ville et s’installent sur les « fortifs » (Bicêtre, Vanves, Montreuil, Saint-Ouen). La « zone » devient « biffinville », un ensemble hétéroclite de baraques en planche. Saint-Ouen, les cabanes de marchands plus le petit vin blanc produit sur place attirent les Parisiens qui viennent s’encanailler dans les guinguettes le week-end. En 1885, nait officiellement le marché aux Puces. Désormais, les Puciers doivent s’acquitter d’un droit de stationnement pour déballer.
- Les Puces traditionnelles : les marchés Vernaison et Jules-Vallès et le marché Malik pour l’habillement.
- Les Puces tendance : les marchés Paul-Bert et Serpette et le marché des Rosiers.
- Les Puces de luxe : les marchés Biron, Antica et Cambo.
- Les petits nouveaux : les marchés Malassis et Dauphine (le plus vaste), Le Passage, l’Entrepôt, L’usine (réservé aux professionnels).
- Les rues « pucières » (rues Jules-Vallès, Lécuyer, Paul-Bert, Voltaire...impasse Simon).
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Un peu d’histoire
En 1884, le préfet Poubelle impose aux Parisiens de mettre leurs ordures dans des réceptacles, au grand dam des chiffonniers. Dans la foulée, les « biffins » sont rejetés de la ville et s’installent sur les « fortifs » (Bicêtre, Vanves, Montreuil, Saint-Ouen). La « zone » devient « biffinville », un ensemble hétéroclite de baraques en planche. Saint-Ouen, les cabanes de marchands plus le petit vin blanc produit sur place attirent les Parisiens qui viennent s’encanailler dans les guinguettes le week-end. En 1885, nait officiellement le marché aux Puces. Désormais, les Puciers doivent s’acquitter d’un droit de stationnement pour déballer.










