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Reportage

Océan Indien : L’Ile Maurice secrète

Bien sûr, il y a les plages dorées, les lagons préservés, les eaux turquoise que les heureux privilégiés savourent à l’ombre des palmiers… Mais Maurice c’est aussi des paysages qui ont une histoire. Immersion au cœur de ses métissages colorés.

Par Catherine Gary



Plage de l'ïle Maurice (copyright O.T.M)
Plage de l'ïle Maurice (copyright O.T.M)
Colonialisme et esclavage sur fond de champs de canne à sucre
 L’avion pointe le bout de son nez au sud de l’île avant d’atterrir. Et voilà qu’apparaissent ces curieuses formes de montagnes. Pas bien hautes, avec des silhouettes façonnées de manière fantastique, elles sinuent entre le bleu imperturbable du ciel et le vert vif des cultures où elles semblent posées. Elles feront peut-être sourire les fervents de la Réunion, mais leur ascension entre chemins de chèvres et champs de canne vous en mettra, paraît-il, plein les jambes, avec à la clé, une vue impressionnante sur la barrière de corail qui ceinture l’île, et la mer qui vient caresser les plages.
Première hauteur en vue, voici Morne Brabant, sentinelle dressée sur la côte au milieu d’un lagon de carte postale. Du haut de ses 500 mètres, l’élévation granitique truffée de cavernes servit de refuge aux esclaves marrons (ceux qui avaient réussi à fuir la propriété de leurs maîtres). On raconte qu’en 1835, voyant des hommes venus leur annoncer l’abolition de l’esclavage, les marrons, par méprise, se jetèrent du haut de la falaise. L’Unesco a inscrit le site au Patrimoine mondial : c’est en grande partie avec l’esclavage que commence l’histoire de Maurice. Une histoire orchestrée par les grandes puissances coloniales.
 

Danseuses de Sega (Copyright O.T. Maurice)
Danseuses de Sega (Copyright O.T. Maurice)
Un incroyable mélange de couleurs de peau, de croyances et de langues
 Quand Mahé de la Bourdonnais devient gouverneur de Port-Louis en 1735, il crée les premières sucreries à Pamplemousse... et à Ferney. Elles prospèrent et font des petits parallèlement à l’implantation rapide d’une véritable société esclavagiste. Et c’est ainsi qu’à la fin du même siècle, on compte 36 000 esclaves sur les 42 000 habitants de l’île !… Sous les Anglais, la culture de la canne prend encore de l’ampleur : 90% des terres lui sont alors consacrées, au point de modifier complètement les paysages. Seules les quelques montagnes sont épargnées : c’est le thé qui prend le relais. A l’abolition de l’esclavage, les coolies indiens arrivent en masse et Maurice poursuit son essor faisant de la population un incroyable mélange de couleurs de peau, de croyances, de langues, de modes de vie. Le charme incontestable de l’île aujourd’hui.
Chaque année en décembre, le Festival “Kréol“ donne une idée de la truculence de l’âme locale. Le Séga ravane au tempo court et scandé accompagne les danseurs aux costumes bariolés avec des paroles improvisées sur l’actualité qui font rire l’assemblée. Pas faciles à saisir ces palabres pour les non initiés. Va pas guette trop dan to ver, To li zie pli gro qui to vent… On finit par comprendre, Ne bois pas trop ou Les yeux plus gros que le ventre, le tout s’écrivant, bien sûr, phonétiquement. Quel bazar !
 

Jardin Pamplemousse, Collines aux Sept couleurs (Copyright Alain Prévost)
Jardin Pamplemousse, Collines aux Sept couleurs (Copyright Alain Prévost)
A l’arrière des plages, une nature exubérante, et secrète
Que les côtes paradisiaques semées de filaos ne vous fassent pas oublier les charme du centre de l’île. A commencer par l’immense jardin de Pamplemousses, l’un des plus beaux du monde. Il réunit plus de 600 espèces d’arbres. Parmi les 80 sortes de palmiers, ne passez pas à côté des fameux talipots qui ne fleurissent qu’une fois dans leur vie. Au bout de 50 ans, avant de mourir. L’un d’eux est en fleurs en ce moment… Pamplemousses a permis, depuis sa création au XVIIIè siècle, l’acclimatation progressive de variétés venues du monde entier, dont un…baobab. Cachés dans les branches, pigeons rose, crécerelles, oiseaux de paradis, bengalis font des fulgurances de couleurs sur le camaïeu des verts. Une balade enchantée de quelques heures avant de vous diriger vers L’Aventure du Sucre, tout proche, qui, dans une muséologie contemporaine et passionnante, dévoile les secrets de l’histoire et de l’économie de l’île depuis l’exploitation de la canne. Au sud, dans le parc national de Black River Georges , vous vous aventurez en pleine forêt tropicale avec des chances d’apercevoir macaques et autre faune locale. Plus au sud encore, un chemin parmi la canne à sucre mène aux chutes Rochester qui s’écrasent sur d’immenses tuyaux basaltiques. Un spectacle auquel les Mauriciens sont les premiers à venir assister. L’occasion de rencontrer des gens à la douceur exquise, comme celle de leur île.
 

Jour de Marché
Jour de Marché
Infos pratiques

Y aller
Par avion :

- Air France. Vols quotidiens depuis CDG
www.airfrance.fr
- Air Mauritius (conjointement avec Air France). 9 vols par semaine depuis CDG
www.airmauritius.fr
 
Préparer son séjour

Office national du tourisme mauricien
Tél. : 01 44 69 34 50
www.mauritiustourism.org/accueil.htm
www.tourism-mauritius.mu
 

Vendeuse de bananes, mets traditionnels de Maurice
Vendeuse de bananes, mets traditionnels de Maurice
Dormir
Profitez des charmes de la côte pour votre hébergement. La plupart des hôtels ont les pieds dans l’eau.
- Hilton ***** . Ambiance zen et luxe pour ceux qui veulent l’excellence. Flic en Flac. A partir de 180 euros.
- La Pirogue****. Conçu comme un village de pêcheurs avec ses cases en forme de pirogues au cœur d’un magnifique jardin tropical sur la mer, cet hôtel  spacieux à Flic en Flac offre une ambiance familiale. 175 euros la nuit. 25% de réduction  pour les réservations 1 mois d’avance jusqu’au 5 avril 2009.
- Coin de Mire**+. ... Petit hôtel de charme dans un havre de tranquillité face au spectaculaire lagon de Cap Malheureux. Confort et simplicité autour de 60 euros. Grand Baie.

Jardins du restaurant " la Bonne Chute"
Jardins du restaurant " la Bonne Chute"
Se restaurer
La gastronomie est ici, comme à La Réunion, mijotée par une mosaïque de peuples et relevée de piment, de gingembre, de cannelle, de safran, girofle, cary, cardamome… et bien d’autres épices dans les plats de viandes et de poissons. Le plus connu, le rougail, mélange les fruits et les légumes. Le briani, lui,  a un fort accent indien. Goûtez à la fameuse salade du milliardaire à base de cœur de palmier, au poulpe en salade ou à la soupe de bigorneaux, très dépaysante.
 Restaurants
- Varangue sur Morne
Les tables sont dressées sous une véranda dans un cadre de relais de chasse qui surplombe la Baie du Cap, face aux montagnes de la région. Idyllique. On y déguste du gratin de cristophine au marlin fumé ou des crevettes au lait de coco avec une sauce à la menthe et au tamarin. Un régal.
- Le Fangourin
C’est le restaurant de L’Aventure du Sucre. Au cœur du domaine de Beau Plan et sa végétation séculaire, l’élégante varangue donne sur les montagnes. C’est l’étape idéale entre la visite du musée et le jardin Pamplemousses, deux incontournables.
Beau Plan, Pamplemousses. Tél. : 243 9699


 - La Bonne Chute.
Un des meilleurs de l’île. Gastronomie et accueil très soignés pour des prix très raisonnables. Le tout dans un cadre rustique et sous un toit de chaume. Soufflé de palmiste aux crevettes, gratin de crabes, daurade corriphen en croûte, rôti de sanglier.
Route côtière, Tamarin. Tél. 483 6552
 
 Guide 
Réunion, Ile Maurice. Editions Hachette

Océan Indien : L’Ile Maurice secrète


02/07/2012
Catherine Gary





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