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Reportage

Voile : Oman, sur les traces de Sinbad

Depuis la fin 2008, les autorités du Sultanat d’Oman ont délégué à la structure Oman Sail la mission de reconstruire sa compétence et son image maritime. Bienvenue au pays de Sinbad le marin.

Reportage et photos David Raynal



Cérémonie de l'encens lors du baptême du trimaran début juin à Saint-Nazaire
Cérémonie de l'encens lors du baptême du trimaran début juin à Saint-Nazaire
L’aventure a commencé sur les océans avec l’achat de l’ancien bateau d’Ellen MacArthur qui, en mars 2009, bouclait un premier tour du monde sans escale avec un équipier omanais à bord. C’était la première fois qu’un marin de ce pays et a fortiori un marin arabe, accomplissait un tour du monde à la voile sans escale. Le grand projet Oman Sail doit en effet permettre de raviver le riche héritage maritime d'Oman auprès des jeunes, en organisant des initiations à la voile et des formations à la compétition de haut-niveau pour les filles et les garçons, à partir de 8 ans. Plus qu’une simple opération de sponsoring, Oman Sail est une initiative nationale qui participe au développement du pays à travers la voile. D’ici 2015, le programme a promis d’enseigner la voile à 30 000 enfants omanais dans sept écoles différentes qui seront construites le long des côtes. En participant aux grandes courses océaniques, telles que la Route du Rhum ou le Tour de France à la voile, le sultanat affiche l’ambition de rejoindre, dans les années à venir, les grandes nations maritimes. Baptisé à Saint-Nazaire début juin, le nouveau trimaran de 70 pieds (2I,20 mètres de long) d’Oman Sail  Musandam, du nom de l’enclave du Sultanat dans les Emirats Arabes Unis, se veut la référence actuelle en matière de multicoque océanique. Barré par le skipper français Sydney Gavignet et regroupé au sein de la classe Multi One Design 70 (MOD 70), l’objectif est de réunir dans les meilleurs délais une flotte d’une dizaine de trimarans fiables et rigoureusement identiques, afin de pouvoir se mesurer à armes égales sur toutes les mers du globe.
 

Son Altesse Sayyid Tarik bin Shabib Al Said lors du baptême de Musandam. Les trimarans de la classe MOD 70 sont des références en matière de fiabilité.
Son Altesse Sayyid Tarik bin Shabib Al Said lors du baptême de Musandam. Les trimarans de la classe MOD 70 sont des références en matière de fiabilité.
Meilleurs skippers du moment
 
Avec un plateau composé des meilleurs skippers du moment, Michel Desjoyeaux (Foncia), Yann Guichard (Spindrift Racing), Stève Ravussin (Race For Water), Sébastien Josse (Gitana team), Sydney Gavignet et ses hommes ont déjà pu expérimenter les qualités nautiques de Musandam (arrivé en 4ème position sur 5 bateaux) lors de la Krys Ocean Race en juillet dernier entre New York et Brest. Fin août, ils prendront à nouveau le large dans le cadre de l’European Tour dont la première étape se déroule du 30 août au 2 septembre à Kiel en Allemagne, pour continuer par Dublin en Irlande du 5 au 9 septembre, Cascais au Portugal du 12 au 20 septembre, Marseille en France du 23 au 30 septembre, et enfin Gênes en Italie du 2 au 3 octobre. Dernière épreuve du circuit MOD 70, l’Ocean World Tour est un tour du monde par étape (5 à 6 étapes), en équipage, qui se déroulera tous les trois ans, et dont la première édition se tiendra d’octobre 2013 à avril 2014. « Sur la Krys Ocean Race, notre objectif était de finir la course parce que nous n’avions le bateau en mains que depuis quelques mois. A postériori, j’ai tout de même une petite déception parce que nous avons cassé notre foil (ailes en formes de dérives immergées sous les flotteurs). Sur un bateau c’est un peu comme si nous crevions un pneu. Nous avons dû réduire notre allure de cinq nœuds et sommes un peu sortis de la course. En revanche, je suis très content de l’équipage qui progresse en permanence et apprend, comme le veut notre projet en naviguant. A l’approche de la première étape de l’European Tour, notre ambition est désormais de viser un podium » explique Sydney Gavignet.  L’équipage de Musandam est international. Il est composé de huit personnes et compte des équipiers français, omanais et britanniques.

Vue sur Mascate, l'équipage au grand complet à l'occasion du baptême de Musandam à Saint-Nazaire.
Vue sur Mascate, l'équipage au grand complet à l'occasion du baptême de Musandam à Saint-Nazaire.
Une tradition maritime très ancienne
 
Situé à l’entrée du golfe d’Arabie, en face de l’Iran, Oman a toujours été à la croisée des routes maritimes, que ce soit celles de l’encens, des épices et maintenant de l’or noir. Selon la légende, Sinbad le Marin aurait vécu vers le 10ème siècle à Sohar, port du nord d’Oman. Pendant des siècles, les dhows, ces boutres en teck imputrescible assurèrent le transport des épices et de l’encens entre l’est et l’ouest, l’Asie et l’Afrique, notamment Zanzibar. Et si la route de la soie restait la voie la plus fréquentée pour rejoindre l’Orient, dès le 8e siècle les navigateurs arabes se rendaient également jusqu’en Chine. L’intensité de ces échanges maritimes asiatiques, notamment à Canton, atteint son apogée au 9ème siècle. Au 16ème  siècle, les Portugais sont les premiers Européens à aborder les côtes d’Oman. Ils occupent alors les ports et les points stratégiques du pays, notamment l’actuel détroit d’Ormuz dont ils font leur base pour leur commerce avec l’Inde. Dans la deuxième moitié du 17ème  siècle, après avoir chassé les Portugais du pays qu’ils avaient occupé pendant 140 ans, un état souverain fut établi. Cette reconquête a fait du Sultanat d’Oman l’un des plus anciens pays indépendants du Moyen-Orient. Au 18ème siècle, le Royaume-Uni s’impose aux Indes. Le golfe persique représente alors pour Londres une voie de communication maritime de premier ordre pour la nouvelle compagnie anglaise des Indes Orientales qui installe rapidement un agent à Mascate. Au 19ème siècle, la Grande-Bretagne conclut avec le Sultan des traités qui confèrent au pays le statut de protectorat. Mascate devint alors le grand entrepôt du Golfe et le port principal de l’océan Indien. D’une superficie proche de celle de l’Italie, Oman possède une bande littorale longue de 1 700 km  qui est à l’origine de son passé maritime. Prochain objectif clairement annoncé par les autorités omanaises : la qualification du sultanat dans la catégorie voile pour les J.O. de 2020.
 
Plus d'infos
omansail.com
 Classe MOD 70 :
 multionedesign.com/fr

Avec ses 21m20, Musandam peut faire des pointes à plus de 30 noeuds.
Avec ses 21m20, Musandam peut faire des pointes à plus de 30 noeuds.


25/08/2012
David Raynal





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