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Actualités du tourisme

Vosges - l'Eté au rythme du trot et du galop à l'hippodrome de Vittel.

Dans un cadre bucolique, l’hippodrome de Vittel se fond annuellement dans le paysage estival vosgien pour tous les afficionados de courses hippiques. Depuis le 15 juillet 1904, les férus de galopeurs et de trotteurs accourent frénétiquement en ce lieu champêtre comme ce fut le cas des années auparavant sur le site voisin de Metendal à Rambervillers.


Par Bertrand Munier



L’hippodrome de Vittel est un champ de courses pluridisciplinaire. ©Bertrand Munier
L’hippodrome de Vittel est un champ de courses pluridisciplinaire. ©Bertrand Munier

L’hippodrome vittellois à la Belle-Époque. ©Claude Weber
L’hippodrome vittellois à la Belle-Époque. ©Claude Weber
Vittel ou la naissance d’une station thermale après le Second Empire
 
Depuis sa création en 1854, la Société Générale des Eaux Minérales a dessiné la ville de Vittel sur toutes les cartes de France et de Navarre… et même au-delà des mers et des frontières hexagonales.

Sans l’arrivée fortuite, puis l’implication permanente durant des décennies de la famille Bouloumié, Vittel ne pourrait s’enorgueillir d’une telle aura nationale et internationale. Pour comprendre la genèse de cette notoire cité vosgienne, sans remonter forcément à ses origines celtiques, il est intéressant de se figer quelques instants à la période du Second Empire durant le règne de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er.
 

D’emblée, ce dernier instaure un régime césarien et limité très strictement la liberté d’expression. Mais au fil des ans, ce régime évolue vers des formes plus libérales, proches d’un gouvernement parlementaire. Avec à ses côtés l’impératrice Eugénie, Napoléon III institue une vie de cour brillante parisienne, sans oublier les stations thermales et balnéaires créées sous sa protection. En définitive, l’existence de la station thermale vittelloise est donc à mettre au crédit de Louis Bouloumié (5 février 1812, Rodez, 12 - 17 octobre 1869, Vittel, 88) et notamment grâce au fameux Coup d’État du 2 décembre 1851, acte  fondateur du Second Empire  par l’ancien prince président.

Guy de La Motte-Bouloumié, entouré de son épouse et de Claude Weber, présida aux destinées de la Société des Courses de Vittel. ©Bertrand Munier
Guy de La Motte-Bouloumié, entouré de son épouse et de Claude Weber, présida aux destinées de la Société des Courses de Vittel. ©Bertrand Munier
Appartenant à une famille de lointaine origine italienne, fils de Joseph Bouloumié (ingénieur-vérificateur en chef du cadastre de l’Aveyron, maire de Rodez) et de Marie Flaugergues, il suit initialement la même carrière que son père, et se dirige vers l’école polytechnique. Mais du programme, seules les sciences naturelles l’attirent.

Dès lors, son père conçoit qu’il aille faire ses études de Droit à Paris. Revenu ensuite à Rodez, il s’inscrit au barreau de la ville et devient un brillant avocat. Marié à Toulouse (31) le 17 janvier 1843 à Marie Théron (1820-1892), il retourne sur son sol natal où l’appellent sa famille et ses relations politiques. Le jeune ménage est comblé par les naissances d’Ambroise (1843-1903) et de Pierre (1844-1929) lorsque surviennent les évènements politiques de 1848 et 1851. Quand la République est proclamée, Louis Bouloumié se montre un partisan convaincant.

Mais lorsque le Coup d’État intervient, les protestataires sont jetés en prison. C’est là, qu’il subit dans de difficiles conditions d’internement, les atteintes de douloureuses coliques néphrétiques. Cela lui vaut d’être envoyé en Espagne au détriment de l’Algérie. C’est ainsi que deux médecins français (en exil) lui conseillèrent la nécessité d’une cure dans les Vosges à Contrexéville.

Après maintes démarches, il arrive en juillet 1852 pour seulement un mois de traitement. Il revient l’année suivante et cette fois, il tente l’emploi de l’eau de la fontaine de Géremoy, émergeant dans la prairie vittelloise et qui jouit dans la région d’une ancienne et légitime réputation pour les maladies de l’estomac et des reins.Au fil de ses cures, Louis Bouloumié souhaite devenir propriétaire de la précieuse source sur le terrain du cultivateur Charles Rifflard.

Après l’acquisition de la fontaine de Géremoy (nommé également Grande Source) le 25 novembre 1854, la famille Bouloumié s’installe définitivement à Vittel. Décédé prématurément, il laisse son œuvre à ses enfants qui abandonnent leur profession pour continuer et développer le projet paternel.

À Vittel comme partout en France, les jockeys sont assujettis à des contrôles stricts comme lors de la signature de leur engagement et leur poids (avant et après la course) ©Bertrand Munier ; Il en est de même pour les chevaux qui sont examinés par un vétérinaire avec l’aide d’un transpondeur électronique pour éviter toutes fraudes éventuelles. ©Bertrand Munier
À Vittel comme partout en France, les jockeys sont assujettis à des contrôles stricts comme lors de la signature de leur engagement et leur poids (avant et après la course) ©Bertrand Munier ; Il en est de même pour les chevaux qui sont examinés par un vétérinaire avec l’aide d’un transpondeur électronique pour éviter toutes fraudes éventuelles. ©Bertrand Munier
Chemin faisant, Dominique Duval prend ensuite les rênes de l’association (1984-1992) avant de les céder éphémèrement à Guy de la Motte-Bouloumié, le dernier descendant d’une illustre famille qui laisse les meilleurs souvenirs à Vittel. Ne pouvant honorer tous ses nombreux mandats (président de la Société des Eaux, maire…), ce dernier sollicite un de ses employés en la personne de Claude Weber (1993). « Je n’avais nullement la fibre hippique, avoue ce dernier mais je me suis pris au jeu sans pourtant avoir misé un seul centime dans ce type pari. Il en sera de même par la suite. » Sous son entreprise et sans faire injure à ses prédécesseurs, Claude Weber va insuffler à l’hippodrome vittellois un élan de sympathie et de notoriété… jusqu’alors jamais atteint.

Claude Weber, le président de l’association des courses hippiques de Vittel. ©Bertrand Munier
Claude Weber, le président de l’association des courses hippiques de Vittel. ©Bertrand Munier
Une entrée en scène durant la Belle-Époque

Née durant cette période agitée, en tant que ville thermale, Vittel ne cesse d’accroître sa notoriété.

D’illustres architectes apportent à la ville leurs prestigieux talents, à l’image du Nancéien Fernand César, qui œuvre notamment à la réalisation des tribunes (inscrites à l’inventaire des monuments historiques) de l’hippodrome vittellois. Un espace de verdure, inauguré le 15 juillet 1904 sous l’impulsion de Jean Bouloumié où se disputent en période estivale des épreuves de trot, de plat et d’obstacle. Toutefois, jusqu’en 1972, il n’y avait que trois ou quatre réunions par an qui se focalisaient uniquement au mois de juillet. C’est à cette période que la Société des Courses de Vittel devient une association et prend l’appellation  de Société Nouvelle des Courses de Vittel sous la présidence de Philippe Lecas à la suite de Germaine Bouloumié.

Dès lors, la métamorphose du site fut patente avec également le retour des deux disciplines du galop (obstacle et plat) alors que durant des décennies, seul le trot avait la main mise. De facto, les dirigeants vittellois peuvent s’enorgueillirent d’un hippodrome à vocation pluridisciplinaire.

L’étude du papier est primordial comme pour Gérard de Saint-Max… avant d’engager les paris au guichet et de voir son cheval gagnant sous les feux des projecteurs. ©Bertrand Munier
L’étude du papier est primordial comme pour Gérard de Saint-Max… avant d’engager les paris au guichet et de voir son cheval gagnant sous les feux des projecteurs. ©Bertrand Munier
 
Flanqué en son sein du premier parcours de golf créé en Lorraine (1905), cet hippodrome rappelle le souvenir de son voisin de Metendal à Rambervillers. En effet,  Maurice du Coetlosquet (1836-1904), héritier messin des industriels « de Wendel », avait créé également dans les Vosges à la fin du Seconde Empire un hippodrome dans la configuration de celui d’Epsom en Angleterre. Aujourd’hui, seule une cloche en bronze (grâce à un don généreux d’un Rambuvetais) et conservé précieusement à Vittel, permet de se remémorer l’existence fugace de Metendal.

Lors de chaque réunion et en complément des courses, des animations sont proposées pour encourager un public familial, même non-parieur, à venir passer un excellent après-midi. En péroraison, et ce, jusqu’à la fin de cet été, une escale s’impose à l’hippodrome de Vittel sur le site de l’Orée du Bois.

Bertrand Munier

 

Les trotteurs ont toujours eu une place importante sur l’hippodrome vittellois. ©Bertrand Munier
Les trotteurs ont toujours eu une place importante sur l’hippodrome vittellois. ©Bertrand Munier

Les cracks drivers parisiens sont souvent sous le charme de Vittel à l’image d’Alain Laurent et de Romain Derieux. ©Bertrand Munier
Les cracks drivers parisiens sont souvent sous le charme de Vittel à l’image d’Alain Laurent et de Romain Derieux. ©Bertrand Munier
Plus d'infos

La saison de courses sur l’hippodrome de Vittel dans les Vosges
se déroule tous les dimanches et jours fériés
 

jusqu’au au 28 août inclus
à 14H00 sauf le 14 août à 12H00
 
Réunions mixtes Trot et Plat
 


www.hippodromes-est.fr/hippodrome-vittel
 


27/07/2016
Bertrand Munier





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