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Reportage

Adélaïde : Bienvenue aux antipodes !

L’Australie se mérite. Vingt heures de vol pour rallier les antipodes vous donnent le temps de mesurer la distance… A l’atterrissage, un continent gigantesque aux trois quarts désertique vous attend pour une expédition pas comme les autres.

Par Catherine Gary




Adelaïde (Australie) -Photo  Julien Moreau
Adelaïde (Australie) -Photo Julien Moreau
Enfin le hublot dévoile la côte et l’avion amorce sa descente… Des yeux curieux plongent vers l’alignement des toits et des rues en damier. Nous atterrissons à  Adélaïde, cinquième ville du pays et capitale de l’Australie méridionale. Quelques hauts buildings se profilant au centre, de grandes avenues bordées de maisons, un maillage piqué de vastes espaces verts : l’espace urbain est en ordre… A l’arrivée, le temps d’une douche méritée, on part faire un tour de ville. La belle architecture victorienne, ornée ici et là de colonnes et de balustrades en fer forgé, rappelle que les Anglais sont arrivés ici les premiers. En 1836. Des pionniers courageux, issus souvent de minorités religieuses et suffisamment utopistes pour se lancer dans le défrichement de terres quasi inexplorées. Les forçats ne sont pas du voyage : leur destination, c’est Melbourne et Sydney… Direction le marché, détour indispensable pour humer l’air de la contrée. Le Central Market est d’une propreté parfaite. Very clean, il affiche la prospérité. A l’étal d’un boucher, les steaks de crocodile et de kangourou sont apparemment une banalité. Nous, on préfère les voir vivants, dans des parcs bien protégés, tout du moins ces derniers. En fin de journée, immersion dans la fièvre locale du samedi soir, histoire de s’imprégner du contraste qui règne dans cette ville un peu surannée une fois la nuit tombée… Dans les rues centrales, les pubs rivalisent de décibels. En very mini-jupe, les filles affichent un kitch débridé… Les garçons, eux, sont plus discrets. Le long des trottoirs ou aux terrasses des cafés, tous se retrouvent pour commencer la soirée. La ville est cosmopolite, certains restos sont  hyper branchés et bondés : asiatiques, grecs, américains, français… malgré des ardoises, pour nous du moins, assez relevées. Quant au vin, il coule de source : les vignobles sont à proximité…

Dégustations corsées au cœur des vignobles australiens

Vignobles  de Mac Lareen Valley (Photos Catherine Gary)
Vignobles de Mac Lareen Valley (Photos Catherine Gary)
Le lendemain départ pour Fleurian Peninsula à la découverte de ces fameux vins australiens. On n’oublie pas que le pays est quatrième exportateur mondial : dans ce grand sud australien, cœur des régions viticoles, les vignes sont partout. Nos papilles vont-elles saliver ? Depuis l’implantation des vignobles au XIXè siècle, et surtout après l’introduction de cépages européens dans les années soixante, la production n’a cessé de grimper et de gagner en qualité. Les Aussies sont devenus connaisseurs. Et même de grands amateurs. D’où la qualité des accords mets et vins dans certains restaurants. On le vérifie chez D’Arrys Verandah, vallée de Mc Laren, en dégustant une cuisine raffinée, faite de produits locaux combinés aux meilleurs vins. Avec en bonus une vue plongeante sur les vignes de la maison. Un bémol cependant : dans cette contrée, le soleil est généreux et le titrage en alcool gravit les degrés. Pas moins de 14°, parfois 15° ! Cela vous frappe au premier abord et vous monte vite à la tête… Un nez puissant, des arômes flatteurs ; mais pas toujours très longs en bouche. Shiraz, cabernet sauvignon, merlot,pinot noir, grenache pour les rouges. Riesling, chardonnay, sémillon, sauvignon : côté blancs. En  suivant la route des vins et des caves de cette vallée de Mac Laren, les haltes sont savoureuses : Penny’s Hill, Paxton Wines, Samuels George Winery… Chaque cave a ses charmes. Ici et là, les alignements de vignes, d’un vert encore vif-, c’est l’automne ici- , contrastent avec les étendues semi désertiques du bush, une brousse où des troupeaux clairsemés broutent une herbe rase et sèche. A la pointe de la péninsule, au port de Cape Jervis, un bateau nous attend.
 

Kangaroo Island, le paradis des animaux marins

Arrivée à Kangoroo Island (Photo Catherine Gary)
Arrivée à Kangoroo Island (Photo Catherine Gary)
 Après 45 minutes de traversée chahutées par la houle, nous accostons sur Kangaroo Island, troisième île d’Australie. Grande comme une moitié de Corse, ses falaises déchiquetées par les assauts de l’océan écartèrent longtemps les tentatives d’abordage : l’île s’est protégé des hommes et des prédateurs.
Elle a suivi son chemin singulier et a développé un caractère unique. A l’arrivée des touristes, les messages sont clairs : ici, priorité à la sauvegarde des espèces.

Pas de transports publics sur l’île et excursions organisées quasi incontournables pour découvrir la faune du bush. Avec 30% de parcs nationaux et de réserves naturelles, pas question non plus que chats ou renards viennent perturber la bonne entente qui règne entre kangourous, wallabis, koalas, otaries, manchots pygmées, fourmiliers épineux… et même black tigers, des serpents au venin mortel.

Parade des manchots pygmées et dérive des otaries...

Otaries, Seal Beach (photo Catherine Gary)
Otaries, Seal Beach (photo Catherine Gary)
   A la nuit tombée, une lampe infra rouge en main, nous partons assister aux parades nocturnes des petits manchots pygmées. Le ciel est étoilé mais, depuis le sentier qui surplombe la mer le long de cette côte de Kingscote, on distingue à peine leurs silhouettes qui se déhanchent en marchant et semblent très affairées. C’est là que se tient la colonie quand elle ne part pas pêcher. En mars, à la saison des amours, mâles et femelles se cachent dans les anfractuosités et s’accouplent sans autre forme de procès dans une sorte de brame au volume sonore. On se sent presque indiscrets… Les œufs seront ensuite couvés.
 Moins secrètes, les otaries viennent s’échouer sur la plage de Seal Beach. Elles se reposent et digèrent après trois jours de pêche en mer. Il faut longer prudemment la plage pour les observer car les mères défendent leurs petits affalés à leurs côtés. La colonie compte un millier de mammifères parmi lesquels on distingue les gros mâles dominants. Les joutes de ces “lions de mer“ sont impressionnantes. A l’Espace d’observation, on apprend que 30% des bébés otaries n’atteignent pas l’âge adulte, victimes des pollutions marines : filets de pêche à la dérive, détritus en tout genre. Et les femelles n’adoptent pas les orphelins… Dure la nature !

Koalas, kangourous, wallabies, échidnés… une faune pas comme les autres !

photos Sylvain Grandadam, Catherine Gary
photos Sylvain Grandadam, Catherine Gary
 Les kangourous sont partout ! Ces marsupiaux peuvent atteindre deux mètres, juchés sur leurs pattes arrière et leur large bassin. Ils se reproduisent comme des lapins (interdits sur l’île !) sans rencontrer de prédateurs… Certaines mères portent jusqu’à trois bébés dans leur poche et leurs quatre mamelles les allaitent jusqu’à ce qu’ils soient en âge de gambader… Une course amusante et rapide qui débouche sur les routes et peut causer des dégâts. Ne circulez jamais de nuit en Australie ! Malgré leur nombre, les kangourous ne nuisent pas à l’écosystème : ils ne rejettent pas de méthane et consomment peu d’eau. Seul problème : leur surpopulation. Elle entraîne parfois des battues… Leurs cousins, les wallabies, sont plus petits mais tout aussi prolifiques. Ils vivent dans les forêts d’eucalyptus, omniprésentes sur l’île. Craintifs eux aussi, les échidnés, sortes de porcs-épics au nez de fourmilier, restent sur leur garde tout et trouvent au raz du sol leur  pitance de termites et de fourmis. Enfin, le plus mignon, le plus beau mais aussi le plus haut, c’est le koala. Cette peluche juchée dans les branches d’eucalyptus ne fait que dormir et manger ces feuilles peu caloriques, ce qui lui coupe toute envie de bouger. On distingue à peine à travers le feuillage ses yeux tout ensommeillés. Mais ne vous fiez pas à son pelage. Quand il s’y met, il braie comme un âne, se met à vomir et à roter ! Un vrai vaurien qui dépouille les arbres et finit par les tuer. On en compte aujourd’hui 27 000 sur l’île. C’est trop : 10 000 suffiraient. Mais les environnementalistes ne sont pas du même avis, les touristes en raffolent… et  nous aussi.

sieste du koala  (photo Catherine Gary)
sieste du koala (photo Catherine Gary)
Pratique :


Préparer son voyage :

-Pour le visa : renseignements  Ambassade d’Australie
4, rue Jean Rey 75015 Paris
www.france.embassy.gov.au

- Infos sur l’Australie :
Tél. : 01 41 91 38 61
www.australia.com/fr
- Office de tourisme


Partir :

Pas de vols directs étant donné les distances.
- Malaysian airlines : 6 vols par semaine sur A330-300 avec
une escale de la journée à Kuala Lumpur. A partir de 1.123 euros A/R TTC
www.malaysiaairlines.com
- Qantas, la compagnie aérienne australienne :
www.qantas.com.au


Une rue d'Adelaïde (Photo Catherine Gary)
Une rue d'Adelaïde (Photo Catherine Gary)
Adélaïde :

Dormir :


- Crowne Plaza. Environnement paisible dans le quartier central
www.crowneplaza.com


Manger :

- Eros Ouzeri. Pour faire honneur à la cuisine des Grecs, très nombreux en ville. Mets innovants et très originaux.
www.erosouzeri.com.au/


Vignes australiennes (photo O.T. Australie)
Vignes australiennes (photo O.T. Australie)
Mac Laren Valley :
Manger :
- D’Arrys Verandah Restaurant. Excellents accords mets-vins ! Visite des caves
www.darrysverandah.com.au
Visite des caves :
- Paxton’s wines, l’un des viticulteurs les plus prisés d’Australie
www.paxtonvineyards.com
- Penny’s Hill : marque récente aux vins de qualité provenant de petites parcelles bien gérées.
www.pennyshill.com.au
Kangaroo Island :
Y aller :
- En avion : vols quotidiens de 30 minutes entre Adelaïde et Kingscote.
Emue Airlines et Regional Express
www.regionalexpress.com.au
- En bateau : Ferry Kangaroo Island Sealink véhicules et passagers
www.sealink.com.au
Dormir :
Aurora Ozone Hotel. Simple et confortable. Sur la plage de Kingscote, pour aller voir les pingouins pygmées…
www.auroraresorts.com.au
 
 

Adélaïde :  Bienvenue aux antipodes !


07/05/2012
Catherine Gary





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